Une expérience sensuelle et poétique
Le paysage imaginaire se peuple d'hommes et de femmes idéalisés, "dont le corps est mince et vigoureux" et "dont l'œil par sa franchise étonne". Ces êtres représentent une humanité parfaite, révélant l'aspiration de Baudelaire vers un idéal que seule la rêverie poétique peut atteindre.
L'odeur évoquée au vers 9 rappelle celle mentionnée dans les premiers vers, soulignant le rôle crucial de la femme dans cette progression onirique. Le terme "guide" indique que le poète se soumet entièrement à cette femme-magicienne qui l'entraîne vers des horizons lointains.
Le voyage se poursuit avec l'apparition d'un "port" où des "voiles et mâts" symbolisent l'évasion et l'aventure. La personnification des bateaux qualifiés de "fatigués" efface la distinction entre l'humain et son environnement, créant un monde où tout est vivant et sensible.
Les derniers vers, introduits par "pendant que", marquent les différentes perceptions agréables qui submergent le poète. La mention de "l'âme" dans le tercet final révèle la dimension spirituelle de cette expérience : la rêverie de Baudelaire n'est pas une simple fantaisie, mais une quête de l'absolu et de l'idéal à travers la synesthésie et le voyage imaginaire.
💡 Comprendre le mouvement : "Parfum exotique" illustre parfaitement le concept baudelairien des "correspondances", où les sensations se répondent et se mélangent pour créer une expérience poétique totale qui transcende la réalité ordinaire.