L'art de contourner la censure
Face à ces menaces de censure, Molière déploie tout son art pour défendre la liberté d'expression artistique. Il utilise notamment la mise en abyme pour exprimer des idées audacieuses de manière détournée.
Ainsi, dans la scène du "petit opéra" improvisé par Cléante et Angélique (acte II, scène 5), les amants peuvent révéler leurs sentiments sous couvert d'une pastorale chantée. La répétition du "Je vous aime" dans ce passage peut être interprétée comme une mise en abyme de l'art d'esquiver la censure.
Highlight: Molière utilise habilement la mise en abyme pour exprimer des idées audacieuses tout en contournant la censure.
Plus directement, dans l'acte III, scène 3, Molière profite d'une réplique de Béralde pour répondre à ses détracteurs. Il y explique que "ce ne sont point les médecins qu'il joue, mais le ridicule de la médecine", revendiquant ainsi le droit de critiquer les travers de la société par le rire.
Quote: "Les comédies ne sont faites que pour être jouées; et je ne conseille de lire que celles qu'on ne peut voir sur le théâtre."
Cette citation souligne l'importance du jeu théâtral dans l'œuvre de Molière, qui dépasse la simple lecture du texte. Elle peut aussi être interprétée comme une défense de la liberté d'expression sur scène, face aux tentatives de censure des textes écrits.
Ainsi, à travers Le Malade imaginaire, Molière ne se contente pas de divertir la cour. Il utilise toutes les ressources de son art pour délivrer une critique sociale percutante et défendre la liberté de création, faisant de cette comédie-ballet un chef-d'œuvre intemporel du théâtre français.