Analyse du postambule d'Olympe de Gouges
Le postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges dresse un tableau critique de la condition féminine sous l'Ancien Régime et appelle à des réformes pour garantir l'égalité entre les sexes.
L'auteure commence par dénoncer la corruption morale généralisée de l'époque pré-révolutionnaire. Elle utilise un langage fort et des hyperboles pour souligner l'ampleur du problème :
Citation : "Sous l'Ancien Régime, tout était vicieux, tout était coupable"
Cette affirmation catégorique place d'emblée le lecteur dans un contexte de dépravation sociale.
Olympe de Gouges s'attaque ensuite au système qui réduisait les femmes à leur apparence et leur pouvoir de séduction :
Highlight : Les seules qualités valorisées chez une femme étaient sa beauté et son charme, lui permettant d'attirer "cent fortunes à ses pieds".
Cette métaphore illustre le caractère vénal des relations entre hommes et femmes, où ces dernières devaient monnayer leurs attraits pour obtenir des avantages matériels.
L'auteure dénonce également la double morale qui stigmatisait les femmes refusant de se plier à ce jeu :
Exemple : Une femme qui ne profitait pas de ses avantages était considérée comme ayant "un caractère bizarre" ou "une philosophie peu commune".
Ce passage met en lumière le dilemme moral auquel étaient confrontées les femmes de l'époque.
Vocabulaire : Le terme "industrie" utilisé pour décrire le "commerce des femmes" souligne la dimension systémique et économique de l'exploitation féminine.
Olympe de Gouges établit un parallèle provocateur entre la condition des femmes et celle des esclaves, tout en soulignant les différences :
Citation : "L'esclave commande au maître ; mais si le maître lui donne la liberté sans récompense, et à un âge où l'esclave a perdu tous ses charmes, que devient cette infortunée ?"
Cette comparaison met en évidence la précarité de la situation des femmes, dépendantes du bon vouloir masculin et sans ressources propres.