La corruption par l'argent et l'analogie avec l'esclavage
Olympe de Gouges dénonce avec indignation comment les femmes constituaient un véritable "commerce" avant la Révolution. Elle utilise une phrase exclamative pour marquer son indignation : "Dans cette sorte d'antithèse... offrir!" tout en reconnaissant le paradoxe de sa critique des femmes.
L'autrice évoque l'inversion des valeurs de l'époque : une femme vertueuse était considérée comme ayant "un caractère bizarre, peu commun, une mauvaise tête" si elle n'utilisait pas ses charmes pour s'enrichir. Le champ lexical de l'argent ("richesses", "or", "commerce", "crédit") montre comment la corruption financière primait sur la vertu.
La comparaison la plus frappante est celle entre la femme et l'esclave : "La femme que l'homme achète comme l'esclave sur les côtes". Par cette analogie puissante, Olympe de Gouges place ses deux combats pour l'égalité (contre l'esclavage et pour les droits des femmes) au même niveau. La métaphore de la femme comme "jouet du mépris" renforce cette réification.
Comprendre le texte : Dans ce passage, Olympe de Gouges ne cherche pas seulement à éveiller une prise de conscience chez les femmes mais aussi à dénoncer un système où la femme sans homme devient objet de mépris, accusée injustement de n'avoir pas "su faire fortune".