Les invisibles : une nouvelle classe sociale en formation ?
Les Gilets Jaunes ont révélé l'existence d'une catégorie sociale longtemps restée dans l'ombre : "les invisibles". Ces personnes partagent quatre formes d'invisibilité qui pourraient constituer le socle d'une classe sociale distincte.
L'invisibilité politico-médiatique touche ces Français qui estiment que leurs difficultés sont ignorées par les pouvoirs publics et les médias. L'accès limité à l'enseignement supérieur renforce ce sentiment d'incompétence politique. Parallèlement, l'invisibilité sociale représente un déni de reconnaissance de la part de l'État, comme l'a souligné l'Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale.
Les invisibles souffrent également d'une invisibilité politico-administrative, avec des prestations sociales qui ne représentent que 1% de la richesse nationale, créant un risque de stigmatisation. Enfin, l'invisibilité statistique complète ce tableau : aucun indicateur ne permet de mesurer précisément ce groupe social.
À retenir : Le syndrome d'invisibilité se manifeste par une absence de reconnaissance médiatique, sociale, administrative et statistique, contribuant à l'émergence d'une conscience de classe commune.
Ce groupe hétérogène rassemble des ouvriers, employés, paysans, retraités et indépendants, issus du secteur public comme privé, de différentes orientations politiques et origines. Leur point commun est le sentiment d'appartenir à cette "classe des invisibles", créant une division entre ceux qui bénéficient de l'activité économique et ceux qui s'en trouvent exclus.