L'impossibilité de percevoir notre singularité
Dans cette seconde partie, Bergson approfondit sa réflexion sur l'impossibilité d'exprimer pleinement notre singularité à travers le langage dans "Le rire". Il se concentre particulièrement sur l'expression du moi et des sentiments.
Bergson pose comme principe que nos états d'âme sont nécessairement personnels et singuliers. Il prend l'exemple de l'amour, affirmant qu'aucun amour ne ressemble à un autre. Cependant, ce qui se passe dans notre intériorité ne parvient même pas à notre conscience.
Example: Bergson illustre son propos en évoquant l'amour, soulignant qu'aucune expérience amoureuse n'est identique à une autre.
L'auteur soutient que notre pensée est formatée par le langage. La plupart du temps, nos états d'âme ne sont perçus que dans leur "déploiement extérieur", c'est-à-dire à travers le langage qui les exprime.
Quote: "Quand nous éprouvons de l'amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou triste, est-ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d'absolument nôtre ?"
Bergson insiste sur la multiplicité et la complexité de nos expériences intérieures :
- Nos sentiments se modifient constamment dans le temps (durée bergsonienne)
- Il existe une dimension verticale de l'esprit, avec des liaisons entre tous les états d'âme vécus simultanément
Vocabulary: Durée bergsonienne - Concept central de la philosophie de Bergson, désignant le temps vécu par la conscience, par opposition au temps mesuré par les horloges.
Enfin, Bergson nuance son propos en évoquant l'exception des arts. Selon lui, les artistes, en tant qu'élites spirituelles, seraient capables de saisir leur individualité profonde. Cette capacité à prendre conscience du moi profond serait la condition même de l'art.
Highlight: Pour Bergson, seuls les artistes parviendraient à transcender les limites du langage pour exprimer leur singularité.