Déclin et difficultés de l'Empire ottoman au 19e siècle
Le 19e siècle marque une période d'affaiblissement significatif pour l'Empire ottoman. Les difficultés internes et externes s'accumulent, mettant à mal la stabilité et l'intégrité de l'empire.
Sur le plan interne, l'autorité des sultans est de plus en plus contestée par les gouverneurs de provinces, appelés "pachas", qui cherchent à s'émanciper du pouvoir central. Cette fragmentation du pouvoir s'accompagne de nombreuses révoltes et tensions. Les janissaires, autrefois piliers de l'armée ottomane, deviennent une source d'instabilité politique, recourant à des exactions et des massacres.
Vocabulaire: Les janissaires étaient une élite militaire de l'Empire ottoman, initialement composée d'esclaves chrétiens convertis à l'islam.
À l'extérieur, l'empire fait face à la pression croissante des puissances coloniales européennes, qui convoitent ses territoires affaiblis. Cette situation est connue sous le nom de "question d'Orient". La Russie cherche un accès à la Méditerranée, l'Autriche vise la Bosnie pour atteindre la mer Adriatique, l'Angleterre veut contrôler la route des Indes, et la France s'intéresse à la Syrie et au Liban.
Highlight: La "question d'Orient" désigne les rivalités entre puissances européennes pour le contrôle des territoires ottomans en déclin.
Le réveil des nationalités au sein de l'empire pose un défi majeur. Les territoires européens revendiquent progressivement leur indépendance, invoquant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Face à ces mouvements, le sultan recourt à la force, provoquant des massacres comme celui de l'île de Chios en Grèce en 1822 ou en Arménie entre 1894 et 1896.
Exemple: La défaite ottomane à Navarin en 1827, face à une alliance entre la Russie, la France et l'Angleterre, contraint l'empire à reconnaître l'indépendance de la Grèce et de la Serbie en 1830.
Les Balkans, où les populations non-musulmanes souffrent de leur statut de "dhimmis" (citoyens de seconde zone), sont particulièrement touchés par ces mouvements nationalistes. Au début du 20e siècle, suite aux guerres balkaniques, l'Empire ottoman perd la majeure partie de ses territoires européens.
Pour enrayer ce déclin, le sultan entreprend des réformes et se tourne vers l'Allemagne pour moderniser son armée et son économie. Cette alliance germano-ottomane se concrétise par l'octroi à l'Allemagne du monopole de l'exploitation minière dans l'empire.