La relation complexe entre histoire et mémoire constitue un élément fondamental de notre compréhension du passé et de son impact sur le présent.
L'histoire représente une approche scientifique et méthodique du passé, s'appuyant sur des sources documentaires, des archives et une analyse critique des événements. Elle vise l'objectivité et la compréhension globale des faits historiques. La mémoire, quant à elle, est plus subjective et émotionnelle, transmettant l'expérience vécue des individus et des groupes à travers les générations. Cette dualité est particulièrement visible dans l'étude de conflits majeurs comme la guerre d'Algérie, où les différentes mémoires (pieds-noirs, harkis, appelés) s'entremêlent et parfois s'opposent.
La justice joue un rôle crucial dans ce rapport entre histoire et mémoire, notamment à travers la reconnaissance des crimes contre l'humanité. La justice pénale internationale s'est développée pour juger les responsables de ces actes, comme l'illustre la loi Gayssot en France qui pénalise la négation des crimes contre l'humanité. Les procès historiques, comme celui de Nuremberg, ont contribué à la fois à l'établissement des faits historiques et à la construction d'une mémoire collective. Cette interaction entre justice, histoire et mémoire se manifeste également dans les politiques mémorielles des États, qui peuvent prendre la forme de commémorations, de monuments ou de lois mémorielles. Le mythe résistancialiste en France après la Seconde Guerre mondiale illustre parfaitement comment la mémoire collective peut parfois s'écarter de la réalité historique pour construire un récit national unifié.