Des accords d'Évian à la mémoire conflictuelle
Face à l'évolution de la situation, une fracture apparaît dans le camp pro-Algérie française avec la création de l'Organisation Armée Secrète (OAS). Ce groupe commet des attentats contre les partisans de l'indépendance et tente même un coup d'État à Alger en avril 1961, qui échoue face à la fidélité de l'armée envers de Gaulle.
Le tournant décisif survient en janvier 1961 lorsque les citoyens français votent massivement (72% en France, 69% en Algérie) en faveur de l'autodétermination. Ce référendum ouvre la voie aux Accords d'Évian, signés le 18 mars 1962 entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire algérien. L'indépendance de l'Algérie est finalement proclamée le 5 juillet 1962, marquant la fin de la guerre d'Algérie.
Après le conflit, la France tente d'abord d'effacer cette page sombre en refusant de reconnaître l'existence même d'une guerre, parlant simplement des "événements d'Algérie". Ce n'est qu'en 1999 que le terme "guerre d'Algérie" est officiellement reconnu. Pendant cette période, de nombreuses victimes sont oubliées, notamment les Harkis (Algériens ayant combattu aux côtés de la France) abandonnés après les accords et victimes de représailles.
💡 À retenir : La mémoire de la guerre d'Algérie reste conflictuelle et complexe. Après une longue période de silence, les années 1970 voient le "réveil des mémoires" avec l'émergence de revendications pour une reconnaissance des traumatismes vécus des deux côtés de la Méditerranée.
Cette guerre illustre parfaitement la distinction entre histoire et mémoire : si l'histoire cherche l'objectivité scientifique, les mémoires de la guerre d'Algérie restent multiples, subjectives et souvent antagonistes selon les groupes concernés militaires,pieds−noirs,harkis,indeˊpendantistes.