L'Empire ottoman : de l'essor au déclin
L'Empire ottoman représente une puissance territoriale impressionnante qui s'étendait sur trois continents avec 22 millions d'habitants. Son essor commence véritablement avec la prise de Constantinople en 1453 (rebaptisée Istanbul), événement qui marque un tournant décisif dans son expansion.
Au XVIe siècle, l'Empire connaît son apogée avec une expansion territoriale considérable au Proche-Orient, lui donnant le contrôle de la Méditerranée orientale, la mer Noire et la mer Rouge. Sa puissance militaire se confirme en 1526 lors de la bataille de Mohács où les Turcs repoussent les armées européennes. Pourtant, la défaite de Lépante en 1571 marque un coup d'arrêt à cette expansion en Europe.
Le déclin de l'Empire ottoman s'explique par des facteurs tant internes qu'externes. À l'intérieur, la corruption, les querelles de succession et les rébellions des Janissaires fragilisent le pouvoir. À l'extérieur, l'expansion russe, la montée des nationalismes (indépendance grecque en 1830) et la pression des empires coloniaux européens réduisent progressivement son influence.
À retenir : L'Empire ottoman a exercé un soft power culturel remarquable en permettant la coexistence de différentes communautés (juifs, musulmans, chrétiens) à Istanbul, une forme de tolérance religieuse rare pour l'époque.
La Première Guerre mondiale signe l'arrêt de mort de l'Empire. Allié à l'Allemagne, il sort défait du conflit et voit son territoire démantelé par les traités de Sèvres (1920) et de Lausanne (1923). Malgré des tentatives de réformes (Tanzimat) et l'émergence du courant nationaliste des Jeunes Turcs, l'Empire s'effondre, laissant place à la République turque.