commentaire de document discours Poutine (puissance)

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population, les pertes territoriales et la perte de puissance militaire. Ainsi, à la chute de l'URSS, Boris Eltsine, président de la Fédération de Russie, procède à une importante libéralisation de l'économie : c'est ce qui est aujourd'hui appelé la "thérapie de choc". Cependant, celle-ci va amener, en raison d'une transition trop brusque entre l'économie communiste et le système capitaliste, à une importante crise financière et l'effondrement de l'économie russe. Ainsi, cette grave crise économique, accompagnée par le maintien de la corruption et l'enrichissement très rapide de certains oligarques, explique un taux de pauvreté très important, soit "42 millions de personnes [en] 2000", ce qui représente environ 29% de la population. Ainsi, la chute de l'URSS et la "thérapie de choc" menée par Boris Eltsine qui l'a suivie a achevée l'économie russe et a fait sombrer une importante part de son peuple dans la pauvreté. Ensuite, nous allons nous intéresser plus particulièrement aux pertes territoriales et à la perte de puissance militaire de la Russie après la fin de l'union soviétique. Lors de la signature des des accords de Minsk en décembre 1991, officialisant la fin de l'empire soviétique, une nouvelle structure est créée la CEI (Communauté des Etats Indépendants). Cette nouvelle structure a pour but d'allier indépendance et échange en garantissant la coopération des Etats membres sur un plan politique et économique. La stratégie de la Russie est ainsi de créer une rupture avec son passé soviétique et de garantir l'indépendance des Etats, mais de conserver son influence sur les pays appartenant autrefois à l'URSS. Cependant, la fin de l'URSS reste un coup dur pour la Russie dans son discours, Poutine rappelle qu' "après l'effondrement de l'URSS, la Russie [...] a perdu 23,8 % de son territoire national, 48,5% de sa population, 41 % de son PIN, 39,4 % de son potentiel industriel, ainsi que 44,6 % de sa capacité militaire". Ainsi, malgré les efforts de la Russie, la chute de l'union soviétique a eu de réelles conséquences et il va par la suite falloir un peu de temps à la Russie pour se reconstruire. Dans un second temps, nous allons nous interroger sur la situation actuelle de la Fédération de Russie : comment elle est parvenue à une reconstruction économique et militaire et quelles alliances géopolitiques et relations solides ont été mises en place. Une part importante de la reconstruction économique de la Russie repose sur la création de l'UEE (Union Économique Eurasienne), qui aspire à devenir " un groupe d'intégration mondialement compétitif". Cette alliance a beaucoup d'ambitions pour son futur "construction d'un marché commun pour l'électricité, le pétrole, les produits pétroliers et le gaz, l'harmonisation des marchés financiers et la mise en relation de nos autorités douanières". Vladimir Poutine n'oublie pas de se congratuler sur son succès et de rappeler l'indépendance acquise : "Nous n'avons besoin de rien", ces mots contrastent avec ses paroles précédentes, sur la situation de la Russie au moment de la chute de l'empire soviétique : "la Russie avait d'énormes dettes, son économie ne pouvait fonctionner sans des prêts du FMI et de la Banque mondiale". De plus, il revient également sur le succès de son projet de reconstitution de la puissance militaire de son pays : "[aujourd'hui], la Russie possède une armée moderne, de haute technologie". Ainsi, Vladimir Poutine se félicite du succès de la reconstruction à la fois économique et militaire de la Fédération de Russie. Ensuite, nous allons nous intéresser aux alliances géopolitiques et aux relations solides avec d'autres pays établies par la Russie. Vladimir Poutine se vante d'avoir des "relations fortes, amicales et égalitaires avec la majorité absolue des pays". Il évoque notamment son "partenariat stratégique global avec la République populaire de Chine"; cette alliance s'explique notamment par la proximité géographique entre les deux pays et le fait que ces pays ont été dirigés par des partis communistes au 20ème siècle, même si aujourd'hui la Chine reste sous la gouvernance du parti communiste, ce n'est plus le cas de la Russie. Vladimir Poutine évoque également de bonnes relations avec l'Inde. Par-delà de ces relations, la Russie fait partie de groupes "tels que l'OTSC, l'Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS". L'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) est une organisation à vocation politico-militaire fondée en octobre 2002 elle regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est l'une des nombreuses organisation à caractère politique et économique, instituée en 2001 par la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan. Elle s'élargit à l'Inde et au Pakistan en 2017. Le BRICS est un groupe à visée diplomatique de cinq pays qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Ainsi, les relations solides qu'elle entretient, notamment avec la Chine et l'Inde, et les nombreuses alliances politiques auxquelles la Russie appartient l'ont été à regagner sa puissance. Dans un dernier temps, nous allons nous intéresser plus particulièrement à la manière dont Vladimir Poutine présente son pays : il insiste sur son caractère pacifiste et sur la présence et le respect de valeurs fortes. Ainsi, l'actuel président de la Fédération de Russie insiste tout particulièrement sur la volonté de son pays de maintenir la paix dans le monde "Nous ne menaçons personne, nous n'attaquerons personne". Cependant, depuis l'annexion de la Crimée en mars 2014, on peut remettre en question ce pacifisme. L'annexion a eu lieu suite à un vote au cours duquel plus de 9 habitants sur 10 ont dit "oui" à l'annexion de leur région par la Russie. Même s'il est vrai qu'une part importante de la population se sent plus proche de la Russie que de l'Ukraine, ce vote aurait été truqué. Cette action, jugée illégale par les pays occidentaux, vaudra ainsi à la Russie son exclusion du G8, redevenant ainsi le G7. Le président Vladimir Poutine évoque d'ailleurs la Crimée dans son discours, mais sans revenir sur comment elle est passait des mains de l'Ukraine aux mains de la Russie: "le pont de Crimée [...] stimulera le développement de la Crimée". Ainsi, il fait mine de s'intéresser au développement de la Crimée et ne revient pas sur son annexion qui a un caractère pacifiste et légal plus que douteux. toutes les Enfin, Vladimir Poutine revendique le repect de fortes valeurs, notamment par le biais du soutien qu'il dit apporter à l'ONU: "Nous [...] croyons au rôle central inviolable de l'ONU" Cependant, l'ONU est une organisation qui défend ouvertement les droits de la communauté LGBTQIA+ (communauté regroupant personnes non-cisgenres et/ou non-hétérosexuelles/hétéroromantiques" et a même récemment appelé à interdire les thérapies de conversion (pratiques de torture qui ont pour but de rendre de changer l'orientation sexuelle/romantique ou l'identité de genre d'un individu). Ces pratiques cruelles, aussi étonnant que cela puisse paraître, sont encore légales dans beaucoup de pays, notamment la France. Ainsi, puisque la Russie est l'un des pays fondateurs de l'Organisation des Nations Unies (union sovétique à l'époque, mais c'est la Russie qui a récupéré ce statut à sa chute) et la soutient ouvertement, il pourrait paraître évident que la situation des personnes de la communauté LGBTQIA+ est plutôt bonne en Russie. Cependant, Poutine a récemment fait inscrire dans la loi l'interdiction du mariage homosexuel, et il existe notamment depuis 2013 une loi interdisant la "propagande homosexuelle". Sans oublier la forte répression qui a lieu en Tchétchénie. Ainsi, la Russie est bien loin de respecter toutes les valeurs affichées par l'ONU. En conclusion, ce discours de Vladimir Poutine présente ses accomplissement dans la dynamique de reconstruction politique, militaire et économique qu'elle a été forcée de prendre suite à la chute de l'empire soviétique. Ainsi, malgré le fait que Poutine dise que ce discours "n'a aucun lien avec le cycle politique national ou même avec l'élection présidentielle", il est difficile de croire qu'il est prononcé ce discours "par hasard" peu de temps avant les nouvelles élections présidentielles : c'était sûrement plutôt une stratégie de sa part, visant à rappeler l'Assemblée fédérale ainsi qu'à la population russe, tout ce qu'il a pu faire pour son pays, dans l'espoir qu'ils le ré-élisent pour un 4ème mandat.