La relation complexe entre Histoire et mémoire constitue un élément fondamental de notre compréhension du passé et de son impact sur le présent.
L'Histoire représente une approche scientifique et méthodique du passé, basée sur l'analyse critique des sources et des documents. Elle vise l'objectivité et la distance critique, cherchant à établir les faits avec rigueur et à les contextualiser. La mémoire, quant à elle, est plus subjective et émotionnelle, transmettant l'expérience vécue à travers les générations. Cette distinction est particulièrement visible dans l'étude des grands conflits comme la Seconde Guerre mondiale, où la mémoire collective s'est construite progressivement, parfois en occultant certains aspects douloureux.
La transmission de la mémoire des conflits, notamment concernant les génocides et crimes de masse, s'effectue par différents canaux : témoignages, commémorations, monuments, archives et documentation. Le travail de justice, à travers les procès comme celui de Nuremberg, joue également un rôle crucial dans la construction mémorielle. La recherche historique permet de retrouver le parcours des soldats et des victimes, contribuant ainsi à la préservation de la mémoire individuelle et collective. Les historiens s'efforcent de concilier la rigueur scientifique de leur discipline avec le respect dû aux mémoires individuelles et collectives, tout en maintenant une distance critique nécessaire à la compréhension objective des événements. Cette démarche est particulièrement importante dans le cadre de l'enseignement de l'histoire et de la transmission intergénérationnelle de la mémoire des conflits majeurs.