Les crises économiques qui changent tout

T'es prêt à comprendre comment le monde a basculé dans les années 70 ? Tout commence avec la fin des Trente Glorieuses et les fameux chocs pétroliers qui vont tout chambouler.

Le premier choc arrive en 1973 avec la guerre du Kippour. Les pays de l'OPEP décident d'augmenter les prix du pétrole et de réduire la production pour faire pression sur l'Occident. Le deuxième choc suit en 1979-1980 avec la révolution en Iran et le début de la guerre Iran-Irak.

Ces crises créent un phénomène inédit : la stagflation. C'est le cocktail explosif entre inflation, chômage et ralentissement économique. Les prix montent, les entreprises ferment, et le chômage explose. Le système de Bretton Woods s'effondre, et on entre dans l'ère des taux de change flottants.

À retenir : La stagflation combine trois fléaux économiques : inflation + chômage + récession. C'est ce qui rend cette crise si particulière !

Les nouvelles solutions économiques

Face à cette crise, les États cherchent de nouvelles solutions. Au début, ils tentent des mesures keynésiennes (plus de dépenses publiques), mais ça creuse les déficits sans résoudre le problème.

C'est là qu'arrive le tournant néolibéral ! Margaret Thatcher au Royaume-Uni et Ronald Reagan aux États-Unis appliquent les théories de Milton Friedman. Leur recette ? Privatisations, réduction des impôts, diminution des aides sociales et dérégulation économique.

Les "Reaganomics" donnent des résultats mitigés : l'inflation et le chômage baissent, mais les inégalités explosent et le déficit reste énorme à cause de la course aux armements. Le FMI impose ces mesures néolibérales aux pays en développement via le Consensus de Washington.

Pendant ce temps, la Chine de Deng Xiaoping lance ses "Quatre modernisations" et invente le "socialisme de marché". Elle ouvre des zones économiques spéciales et attire les investissements étrangers. Résultat : une croissance de +10% par an !

À retenir : Le néolibéralisme privilégie le marché libre, tandis que la Chine mélange économie de marché et contrôle de l'État.

L'Europe se démocratise, le monde se radicalise

Bonne nouvelle d'abord : l'Europe du Sud se démocratise ! Le Portugal connaît sa "révolution des Œillets" en 1974, la Grèce se libère de la dictature des colonels, et l'Espagne devient une monarchie parlementaire après la mort de Franco en 1975.

Ces trois pays rejoignent ensuite la CEE : la Grèce en 1981, l'Espagne et le Portugal en 1986. L'Europe s'élargit vers le sud et renforce la démocratie.

Mais ailleurs, c'est plus compliqué. Les États-Unis s'affaiblissent avec l'enlisement au Vietnam et le scandale du Watergate. L'URSS en profite pour soutenir des mouvements révolutionnaires et envahit l'Afghanistan en 1979.

La révolution islamique en Iran change la donne au Moyen-Orient. L'ayatollah Khomeini prend le pouvoir et proclame la République islamique en 1979. Crise des otages américains, guerre Iran-Irak (700 000 morts) : la région devient explosive.

À retenir : 1979 est une année charnière avec la révolution iranienne et l'invasion soviétique en Afghanistan.

La chute du mur et la fin de l'URSS

Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985 avec un programme révolutionnaire. Sa glasnost ("transparence") libère la parole, sa perestroïka ("restructuration") libéralise l'économie. Il se retire d'Afghanistan et se rapproche des États-Unis.

Mais ces réformes affaiblissent le bloc soviétique ! L'abandon de la doctrine Brejnev permet aux peuples d'Europe de l'Est de se révolter. Solidarnosc triomphe en Pologne, la "révolution de velours" libère la Tchécoslovaquie, la Hongrie ouvre ses frontières.

Le moment symbolique ? La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 ! L'Allemagne se réunifie en octobre 1990. En Roumanie, c'est plus violent : Ceaușescu et sa femme sont exécutés en décembre 1989.

L'URSS se disloque progressivement. Les républiques soviétiques déclarent leur indépendance une à une. Après un coup d'État raté des communistes conservateurs, Gorbatchev dissout le PCUS. Le 25 décembre 1991, l'URSS disparaît officiellement, remplacée par la CEI (Communauté des États indépendants).

À retenir : Les réformes de Gorbatchev, censées sauver l'URSS, provoquent finalement son effondrement.

La France se modernise avec VGE

1974 marque un tournant en France avec l'élection de Valéry Giscard d'Estaing. À 48 ans, il rajeunit la politique française avec Jacques Chirac comme Premier ministre (42 ans).

VGE modernise les pratiques : il féminise son gouvernement, assouplit le protocole, utilise les médias (il dîne même chez des Français ordinaires !). Ses réformes visent les jeunes et les femmes : majorité à 18 ans, contraception et avortement légalisés.

Mais les chocs pétroliers gâchent la fête. Chômage et inflation explosent, VGE impose une politique d'austérité impopulaire. Chirac rompt avec lui et crée le RPR. Les scandales s'accumulent (affaire des diamants), et l'opposition se mobilise autour de François Mitterrand.

Le 10 mai 1981, première alternance ! Mitterrand devient président avec un programme réformateur : retraite à 60 ans, semaine de 39h, impôt sur la fortune, abolition de la peine de mort. Mais la crise continue, et il doit faire de la rigueur.

1986 : les législatives donnent une majorité à droite. C'est la première cohabitation avec Chirac Premier ministre !

À retenir : L'alternance de 1981 montre que la démocratie française fonctionne, même si la crise économique persiste.

Le chômage de masse s'installe

Fini les Trente Glorieuses, bonjour les "Vingt Piteuses" (1973-1993) ! La France découvre le chômage de masse : plus de 8% de chômeurs en 1988. La désindustrialisation et la mécanisation détruisent des emplois ouvriers.

Ce chômage touche surtout les plus fragiles : jeunes sans diplôme, travailleurs étrangers, seniors, femmes. Les emplois précaires se multiplient (CDD, temps partiel). Pour aider, on crée le RMI en 1988 et on réduit le temps de travail.

La précarité explose : Coluche lance les "Restos du cœur" en 1985 pour nourrir les plus démunis. C'est un symbole fort de cette nouvelle pauvreté.

La question migratoire devient explosive avec la crise. En 1974, les étrangers représentent 6,5% de la population (Européens et Maghrébins surtout). VGE limite l'immigration de travail mais favorise le regroupement familial.

Le Front National de Jean-Marie Le Pen, créé en 1972, surfe sur ces tensions. Il séduit les milieux populaires touchés par la précarité : 9,65% aux législatives de 1986, 14,3% à la présidentielle de 1988. Face à cette montée, le mouvement "beur" s'organise avec SOS Racisme et la marche pour l'Égalité de 1983.

À retenir : Le chômage de masse transforme la société française et alimente les tensions racistes.

Les femmes conquièrent leurs droits

Les années 1970-1980 marquent une révolution féministe ! Les femmes obtiennent l'égalité de l'autorité parentale (1970) et le divorce par consentement mutuel (1975). Elles investissent le monde du travail, même si les inégalités persistent (salaires, temps partiel).

En politique, on voit arriver Françoise Giroud et Simone Veil comme ministres. Un secrétariat d'État à la Condition féminine, puis un ministère des Droits de la femme voient le jour. Mais attention : ces femmes politiques restent souvent cantonnées aux ministères "féminins" (famille, santé).

Le combat le plus important concerne la contraception et l'avortement. Le MLF (Mouvement pour la Libération de la Femme) et le MLAC militent pour ces droits, au risque de la prison !

Les victoires s'enchaînent : la loi Neuwirth de 1967 autorise la pilule, mais c'est surtout la loi Veil de 1975 qui change tout. Simone Veil fait adopter la légalisation de l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse), remboursée par la Sécurité sociale.

Résultat ? La grossesse devient un choix et non plus une fatalité. C'est une révolution pour la condition féminine !

À retenir : La loi Veil de 1975 sur l'IVG est l'une des avancées les plus importantes pour les droits des femmes.

Une jeunesse nombreuse dans une société qui change

Suite au baby-boom, un tiers de la population a moins de 20 ans entre 1970 et 1985 ! Cette jeunesse, qui a grandi durant les Trente Glorieuses et vécu Mai 68, doit maintenant affronter le chômage et l'épidémie de sida.

L'école devient un enjeu majeur. La loi Haby de 1975 crée le collège unique pour démocratiser l'enseignement secondaire. La mixité se généralise, les ZEP (Zones d'Éducation Prioritaires) sont créées en 1981 pour aider les établissements défavorisés.

En 1986, la loi Devaquet veut donner de l'autonomie aux universités (frais de scolarité, sélection). Mais les étudiants se mobilisent massivement. Tragédie : Malik Oussekine meurt sous les coups de la police. La loi est retirée.

La culture devient politique ! VGE inaugure Pompidou, lance Orsay et l'Institut du Monde arabe. Mitterrand fait encore plus fort avec la Pyramide du Louvre, l'Opéra Bastille et la BNF.

Jack Lang, ministre de la Culture, double le budget et démocratise l'accès : Fête de la Musique, Journées du Patrimoine. Il reconnaît aussi les cultures urbaines $rap, hip-hop, street art$.

À retenir : La culture devient un enjeu politique majeur, chaque président voulant laisser sa marque architecturale.

Les médias se libèrent

Au début des années 1970, l'ORTF $Office de radiodiffusion-télévision française$ contrôle tous les médias. Face à la multiplication des radios libres et pirates, VGE supprime ce monopole.

Les médias deviennent autonomes et se font concurrence, mais restent d'abord publics. En 1984, c'est la rupture : fin du monopole d'État et ouverture aux médias privés. Une révolution pour la liberté d'information !

À retenir : La libéralisation des médias en 1984 transforme le paysage audiovisuel français.