Le Congrès de Vienne : redessiner l'Europe après Napoléon

Après la chute de Napoléon en 1815, les grandes puissances européennes se réunissent à Vienne pour remettre de l'ordre sur le continent. Leur mission ? Effacer les traces de la Révolution française et restaurer les monarchies traditionnelles.

Les principaux négociateurs sont Metternich (Autriche), Castlereagh $Royaume-Uni$, Alexandre Ier (Russie) et Talleyrand (France). Ensemble, ils redessinent complètement la carte de l'Europe pour renforcer les grandes monarchies.

Ce congrès crée la Sainte-Alliance entre la Russie, la Prusse et l'Autriche, une sorte de police européenne chargée de réprimer toute tentative révolutionnaire. La France, elle, retrouve ses frontières de 1792 et voit les Bourbons remonter sur le trône.

💡 À retenir : Le Congrès de Vienne marque le début d'un nouvel équilibre européen basé sur la restauration monarchique et la répression des idées révolutionnaires.

La Restauration française : entre compromis et tensions

Louis XVIII (1815-1824) tente un équilibre délicat en instaurant une monarchie constitutionnelle grâce à la Charte de 1814. Le roi accepte de partager le pouvoir avec une assemblée, mais seuls les plus riches peuvent voter grâce au suffrage censitaire.

Son successeur Charles X (1824-1830) abandonne rapidement cette politique de compromis. Il gouverne de manière de plus en plus autoritaire, ce qui provoque des tensions croissantes avec l'opinion publique.

Le 26 juillet 1830, Charles X publie les ordonnances de Saint-Cloud qui suspendent la liberté de presse, dissolvent la Chambre des députés et restreignent encore plus le droit de vote. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase !

Les Trois Glorieuses $27-29 juillet 1830$ éclatent à Paris : des barricades se dressent, les affrontements avec la Garde royale font rage, et finalement Charles X s'enfuit en abdiquant. La Restauration, c'est fini !

💡 À retenir : L'autoritarisme croissant de Charles X provoque sa chute lors des Trois Glorieuses, montrant que les Français ne veulent plus d'un retour à l'Ancien Régime.

La Monarchie de Juillet : le temps du "roi bourgeois"

Louis-Philippe Ier, duc d'Orléans, devient le nouveau "roi des Français" en 1830. Ce "roi bourgeois" adopte un style plus simple et un régime plus libéral que ses prédécesseurs.

La Monarchie de Juillet (1830-1848) apporte des améliorations : la liberté de presse et d'association sont mieux respectées, l'économie se développe avec l'industrialisation et l'arrivée du chemin de fer. La France se modernise !

Mais le régime reste très conservateur. Seuls 200 000 électeurs sur 30 millions d'habitants peuvent voter à cause du suffrage censitaire. Les mouvements ouvriers et républicains sont durement réprimés, comme lors des insurrections de Lyon en 1831 et 1834.

L'opposition grandit progressivement : les républicains réclament le suffrage universel, tandis que les ouvriers protestent contre leurs conditions de travail. Le développement du socialisme avec des penseurs comme Louis Blanc renforce ces contestations.

💡 À retenir : La Monarchie de Juillet modernise la France mais exclut le peuple du pouvoir politique, créant des frustrations qui mèneront à la révolution de 1848.

1848 : l'année de toutes les révolutions

Une grave crise économique frappe l'Europe en 1846-1848. Les mauvaises récoltes font exploser les prix, provoquant des tensions sociales majeures. En France, les manifestations contre Louis-Philippe se multiplient en février 1848.

Le roi abdique le 24 février 1848, et la Deuxième République est proclamée. Cette révolution française inspire toute l'Europe dans ce qu'on appelle le "Printemps des peuples".

Partout en Europe, les peuples se soulèvent : les Hongrois contre l'Autriche, les Italiens contre leurs princes, les Allemands pour leur unité. Ces révolutions ont trois causes principales : les crises économiques, les aspirations libérales et démocratiques, et la volonté d'indépendance des nationalités opprimées.

Mais la répression est violente. Si plusieurs monarchies sont ébranlées, la plupart des révolutions échouent face à la force des armées royales. Seule la France réussit durablement sa transformation politique.

💡 À retenir : L'année 1848 marque un tournant majeur avec des révolutions simultanées en Europe, montrant que les idées de liberté et de nationalisme progressent partout.

Bilan : une Europe entre tradition et modernité

Entre 1815 et 1848, l'Europe vit une tension permanente entre la restauration monarchique voulue par les dirigeants et les aspirations révolutionnaires des peuples. Si les rois tentent de maintenir l'ordre ancien, les revendications libérales et nationales ne cessent de progresser.

Cette période montre que les idées de 1789 n'ont pas disparu avec la chute de Napoléon. Au contraire, elles continuent à inspirer les mouvements démocratiques européens et finissent par triompher en 1848.

Dates clés à retenir : 1815 (Congrès de Vienne), 1830 (Trois Glorieuses), 1848 (Révolution de février et Printemps des peuples). Ces moments marquent les étapes de la lente démocratisation de l'Europe au XIXe siècle.

💡 À retenir : Cette période de 33 ans pose les bases du monde politique moderne avec l'émergence des idées démocratiques, libérales et nationales qui domineront le XIXe siècle.

Vocabulaire essentiel

Monarchie constitutionnelle : régime où le roi partage le pouvoir avec une assemblée élue, contrairement à la monarchie absolue.

Suffrage censitaire : système électoral où seuls les citoyens les plus riches peuvent voter, excluant la majorité de la population.

Libéralisme : idéologie qui défend les libertés individuelles et économiques contre l'autoritarisme des États.

Socialisme : mouvement politique qui prône l'égalité sociale et la défense des droits des travailleurs face aux injustices du capitalisme.

Nationalisme : volonté des peuples d'obtenir leur indépendance et de former des États-nations basés sur une identité commune.

💡 À retenir : Ces cinq notions sont fondamentales pour comprendre les enjeux politiques du XIXe siècle européen et leurs conséquences actuelles.