Les événements du Printemps de Prague 1968 représentent un moment historique crucial dans l'histoire de la Tchécoslovaquie et de l'Europe.
Les réformes d'Alexander Dubček en 1968 visaient à créer un "socialisme à visage humain" en introduisant plus de libertés civiles et une certaine libéralisation économique. Ces changements comprenaient la liberté de presse, la liberté d'expression, la liberté de circulation et une décentralisation partielle de l'économie. Le gouvernement de Dubček a également assoupli la censure, permis la création d'organisations indépendantes et encouragé les débats publics sur l'avenir du pays.
L'impact de l'invasion soviétique en Tchécoslovaquie a été dévastateur pour les aspirations démocratiques du pays. Dans la nuit du 20 au 21 août 1968, les forces du Pacte de Varsovie, dirigées par l'Union soviétique, ont envahi le pays avec plus de 500 000 soldats et 2 000 chars. Cette intervention militaire a mis fin brutalement aux réformes progressistes. La période qui a suivi, connue sous le nom de "normalisation", a vu le retour d'un contrôle strict par le Parti communiste, l'annulation des réformes, et la mise en place de mesures répressives. Des milliers de Tchécoslovaques ont été contraints à l'exil, d'autres ont perdu leur emploi ou ont été emprisonnés pour leurs convictions politiques. Cette répression a profondément marqué la société tchécoslovaque et a renforcé la méfiance envers l'Union soviétique, contribuant à la chute du communisme en 1989.
Le Printemps de Prague reste un symbole puissant de la résistance pacifique face à l'oppression et de l'aspiration des peuples à la liberté. Malgré son échec immédiat, il a inspiré de nombreux mouvements de résistance en Europe de l'Est et a contribué à l'effondrement ultérieur du bloc soviétique. Les événements de 1968 continuent d'influencer la mémoire collective et la politique contemporaine en République tchèque et en Slovaquie.