De la justice légale à la justice morale
Pascal, dans ses Pensées, souligne la difficulté de définir la justice morale en se basant uniquement sur l'observation des valeurs et des droits existants dans différents pays. Il affirme que la coutume est à l'origine de l'équité, simplement parce qu'elle est acceptée. Les conceptions juridiques des pays sont ainsi le résultat de leur histoire spécifique.
Marx, quant à lui, considère que la justice morale ne relève pas du droit. Selon lui, le droit est une illusion vitale permettant la domination de classe sous couvert de cohésion sociale et d'intérêt général. Cependant, comme l'a montré Rousseau dans Du contrat social, le droit offre une meilleure protection que la force brute, cette dernière pouvant être renversée par une force supérieure.
Platon, dans son allégorie de l'anneau de Gygès, remet en question les motivations derrière le respect des lois. Il se demande si l'obéissance aux lois n'est pas souvent motivée par la lâcheté, la puérilité ou la peur des sanctions, plutôt que par un véritable désir d'égalité ou de moralité.
Highlight: L'égalité est considérée comme le critère fondamental de la légalité. Les lois qui favorisent un ordre juste et accepté sont celles qui se rapprochent le plus de l'impératif pratique kantien, visant l'universalité et le respect de la dignité humaine.
Exemple: Le principe de différence de John Rawls, exposé dans sa Théorie de la justice, illustre une tentative de concilier justice légale et justice morale. Ce principe justifie les inégalités uniquement si elles bénéficient aux plus défavorisés de la société, cherchant ainsi à établir une forme d'équité sociale au-delà de la simple égalité formelle.