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Engagement Politique
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Simon Precloux
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Synthèse sur l'engagement politique. Contactez moi pour plus de détails. IG: Simon_Prcl
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Fiche de révision
Synthese: Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? Qu'est-ce que l'engagement politique ? Comment s'engage-t-on ? L'engagement politique est le fait pour un individu de s'investir dans une organisation et ou de participer à des activités présentant un caractère politique. L'engagement politique se distingue des autres formes d'engagement par le fait qu'il a pour but de faire évoluer la société. L'étude de l'engagement politique appelle deux niveaux d'analyse : un niveau individuel (adhérer à un collectif, participer à une manifestation, signer une pétition...) et un niveau collectif qui renvoie à l'étude des actions collectives. L'articulation de ces deux niveaux d'analyses présente une forte portée heuristique. On peut distinguer plusieurs formes d'engagement politique : le militantisme, le vote, l'engagement associatif et la consommation engagée (boycott/buycott). Le militantisme renvoie aux activités consistant à promouvoir ou à défendre une cause collective dans un cadre plus ou moins institutionnalisé. Le militantisme peut passer par le fait d'adhérer de s'investir dans une association comme par exemple un syndicat, un parti politique... Le militantisme suppose engagement actif. Ainsi, à la différence des simples adhérents, les militants participent activement aux débats internes de l'association, aux actions collectives qui peuvent être conflictuelles (mouvements sociaux) et ou les organisent. Le fait d'adhérer à une ou plusieurs associations (engagement associatif) sans forcément s'y investir est également une forme d'engagement...
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Légende alternative :
politique. Le vote peut être considéré comme une forme d'engagement politique dans la mesure où il s'agit d'un comportement politique. Enfin, la consommation engagée est une forme d'engagement politique qui consiste à utiliser la consommation comme un moyen de défendre ou de promouvoir une cause collective (refus du travail des enfants, contestation d'un régime politique, protection de l'environnement, défense du droit des travailleurs...). C'est donc un moyen d'exprimer des opinions politiques. Elle peut prendre plusieurs formes telles que le boycott (refus relations marchandes ou de service) ou encore le buycott (proposition d'alternatives et incitation à acheter certains produits << éthiques »). Ces différentes formes d'engagement politique peuvent se combiner et se cumuler. Il existe donc des degrés différents d'engagement politique. Page 1 sur 8 Comment expliquer la participation d'un individu à une mobilisation ? Qu'est-ce qui motive son engagement et pourquoi accepte-t-il les coûts que sa participation peut induire (en termes d'investissement temporel, financier, voir physique...) ? La réponse peut sembler de prime abord évident : un individu se mobilise car il est mécontent de sa situation personnelle, de l'état de la société, et qu'il estime pouvoir changer les choses en s'engageant. Il y aurait donc un lien de causalité entre la condition de l'individu et sa participation à la mobilisation. Pourtant, ce lien est loin d'être évident. Le paradoxe de l'action de l'action collective : quelles solutions ? Selon M. Olson, l'agrégation des décisions rationnelles des individus devrait conduire à l'absence d'actions collectives. En effet, afin de faire un choix, l'individu va évaluer les coûts et les bénéfices liés à sa participation ou non à l'action collective. Il fera le choix qui maximise son bénéfice et minimise ses coûts : - La participation à une action collective implique des coûts : financiers, temporels et physique. L'avantage espéré de la participation à l'action collective est l'amélioration des conditions (de travail, de vie...). Cet avantage est conditionné à la réussite de l'action collective. - La non-participation à l'action collective permet à l'individu de ne pas supporter les coûts de la mobilisation et de bénéficier des avantages si l'action collective réussie. Dans cette perspective, la décision la plus « rationnelle » est de ne pas participer à l'action collective car c'est celle qui maximise les bénéfices et qui minimise les coûts (stratégie du passager clandestin). Pourtant, on constate que des actions collectives sont organisées et que des individus y participent c'est pourquoi M. Olson parle du paradoxe de l'action collective. Face à ce paradoxe, il élabore deux solutions. Il montre que : - La taille du groupe où s'enclenche la mobilisation a une influence importante sur la décision de participer ou non. - Les incitations sélectives (dispositif par lequel les organisateurs d’une action collective cherchent à éviter que les individus adoptent des stratégies de passager clandestin) sont une solution au paradoxe de l'action collective. Page 2 sur 8 Les sociologues ont également montré que l'engagement dans une action collective est source de rétributions symboliques qui peuvent aider les individus à supporter les coûts de la mobilisation. La structure des opportunités politiques (SOP) : une variable explicative de l'engagement politique. Le concept de structure des opportunités politiques renvoie au contexte politique au sein duquel évoluent les acteurs sociaux (militants, organisations. politiques...). Il a été élaboré pour montrer qu'à niveaux de mobilisations comparables, les effets d'un mouvement peuvent être très différent en raison de facteurs propres au champ politique. Autrement dit, le destin d'un mouvement social ne dépend pas seulement de la capacité mobilisatrice du groupe, il dépend aussi du champ politique qui peut être plus ou moins réceptif à la contestation. En effet, lorsque les groupes protestataires se trouvent dans un contexte politique où l'Etat prête attention à leurs revendications et y apporte des réponses, lorsque les groupes protestataires sont soutenus par des députés, sénateurs... et que des alliances sont créées (évolution des rapports de force), cela peut inciter les individus à s'engager et ou renforcer leur engagement politique. Tout comme la structure des opportunités politiques peut avoir une influence (positive ou négative) sur l'émergence et ou le développement des mouvements sociaux, les mouvements sociaux peuvent faire évoluer les rapports de force en vigueur au sein du champ politique et donc de la structure des opportunités politiques. Il faut donc adopter une perspective dynamique : SOP et mouvements sociaux interagissent et cela les fait évoluer. Qui s'engage ? Comprendre et expliquer l'engagement politique nécessite de prendre en compte et de combiner un ensemble de variables telles que l'âge, la génération, le sexe, la CSP d'appartenance, le niveau de diplôme. Diplôme et catégorie socioprofessionnelle : Page 3 sur 8 L'engagement politique est lié aux compétences politiques et donc à l'intérêt pour la politique des individus. En effet, la détention de certaines compétences politiques (s'exprimer publiquement lors de débats politiques, rédiger des tracts, se repérer sur l'échiquier politique...) et un sentiment de légitimité plus fort facilitent et donc favorisent l'engagement politique. Ainsi, de façon générale, plus la compétence politique des individus est élevée, plus leur engagement politique sera fort. L'engagement politique est donc inégal selon les catégories socioprofessionnelles auxquelles appartiennent les individus et selon leur(s) diplôme(s). En effet, des études sur la participation électorale ont montré que les catégories les moins favorisées (peu dotées en capital culturel et économique) sont celles qui ont le plus tendance à s'auto-exclure de la vie politique ce qui se traduit notamment par un abstentionnisme élevé (« cens caché »). De même, les individus les plus diplômés, appartenant au CSP les plus favorisées ont généralement un réseau social étendu ce qui peut favoriser leur engagement politique notamment s'ils sont en contact avec des militants. En effet, de manière générale, << plus un individu est déjà au contact de personnes de personnes engagées dans l'action militante, plus ses projets reçoivent l'aval de ceux dont il est proche, plus la probabilité de le voir s'engager s'accroît »>. Age et génération : L'engagement politique varie selon la disponibilité biographique et celle-ci dépend de l'âge des individus. De manière générale, durant la période qui précède l'entrée dans la vie active et celle qui lui succède la disponibilité biographique des individus est généralement élevée. Toutes choses égales par ailleurs, une disponibilité biographique élevée est propice à l'engagement politique. De façon générale, moins les individus ont de contraintes, plus ils peuvent consacrer de temps à la défense et ou la promotion d'une cause ; plus ils peuvent participer à des activités politiques. Les études réalisées montrent que les formes d'engagement politique sont différentes selon l'âge. Par exemple, les jeunes votent moins que leurs aînés et privilégient des formes d'engagement plus protestataires. Cela renvoi (en partie) à l'effet d'âge. Lorsque des individus ont vécu un même évènement particulier cela peut influencer leur rapport à la politique (sensibilité aux discours politiques, orientation politique...) et donc leur engagement politique (manière de s'engager Page 4 sur 8 et intensité de l'engagement...). Par exemple, « avoir été socialisé dans les années 1970, période durant laquelle le clivage gauche/droite était fortement polarisé en France, ou l'avoir été dans les années 1990, quand il s'affaiblit produit des rapports à la politique différents, la deuxième conjoncture (années 1990) favorisant un moindre attachement partisan et une plus grande instabilité dans l'orientation du vote ». C'est l'effet de génération. Sexe : Les femmes ont longtemps été moins compétentes politiquement que les hommes du fait d'une socialisation qui les poussait moins que les hommes à s'intéresser à la vie politique, en les assignant à la sphère domestique. On observe aujourd'hui encore une << sous politisation des femmes, persistante et paradoxale ». Cette moindre politisation est liée à la division du travail entre les sexes. En effet, historiquement l'activité politique est perçue comme une activité masculine nécessitant une certaine compétence politique. Cette représentation de la division du travail entre les sexes est toujours transmise au cours de la socialisation politique des individus ce qui contribue à expliquer les inégalités de politisation entre les hommes et les femmes. Eléments d'explication CSP et diplôme L'engagement politique croît avec le niveau d'intérêt et de compétence politique et avec l'intégration sociale des individus L'engagement politique dépend de plusieurs variables << sociodémographiques >> Age et génération Disponibilité biographique, effet d'âge et effet de génération Page 5 sur 8 Sexe Une inégale politisation liée à une socialisation politique différente selon le sexe (intériorisation de la division du travail entre les sexes) Les transformations de l'engagement politique Les objets, les acteurs et les répertoires de l'action collective ont-ils évolué au cours du temps ? Dans la société industrielle, c'est le mouvement ouvrier qui est apparu comme le mouvement social central (lutte pour la journée de 8h, lutte pour l'interdiction du travail des enfants...). Les enjeux des luttes sociales portaient donc principalement sur des questions liées au travail (salaire, durée du travail, conditions de travail...). Les revendications étaient donc plutôt matérialistes. A partir des années 1960, d'autres enjeux et revendications plus « qualitatives >> sont apparus : luttes des homosexuels, des femmes, des écologistes... On a parfois parlé de nouveaux mouvements sociaux ou nouveaux enjeux de mobilisation. Quatre critères permettent de distinguer les « anciens » mouvements sociaux des « nouveaux » mouvements sociaux : - Les formes d'organisations et les répertoires d'actions. Contrairement aux « anciens » mouvements sociaux qui entretenaient des liens étroits avec les syndicats et les partis politique, les nouveaux mouvements sociaux privilégient des formes d'organisations plus décentralisées favorisant l'autonomie des individus telles que les associations et les groupements. Les NMS se distinguent également par leurs moyens d'actions qui sont davantage « ludique » : sit-in, grève de la faim alors que la grève et la manifestation étaient les modes d'action privilégiés des anciens mouvements sociaux. - La nature des revendications. Contrairement aux « anciens » mouvements sociaux dont les revendications sont matérialistes, les revendications des NMS sont post-matérialistes, c'est-à-dire qu'elles concernent l'environnement, la qualité de vie, l'épanouissement personnel, la défense d'identité (liberté sexuelle...), des droits des minorités (existence de la discrimination comme dénominateur commun d'un groupe social). Le rapport au politique. Les anciens mouvements sociaux se caractérisent par la volonté de s'emparer du pouvoir ou de l'influencer alors que les NMS eux se caractérisent par le souci de rester indépendant du pouvoir politique. - L'identité des acteurs. Contrairement aux anciens mouvements sociaux, les NMS ne sont plus fondés sur des clivages de classes sociales. Le modèle des NMS a fait l'objet de plusieurs critiques. On constate que les conflits liés au travail (droit du travail, protection sociale, retraite...) continuent à jouer un rôle majeur. De plus, les syndicats restent une organisation essentielle Page 6 sur 8 des mouvements sociaux. De même, certaines revendications des NMS se retrouvent dans diverses mobilisations « anciennes ». C'est par exemple le cas de la lutte des femmes pour l'égalité des droits. En France, Olympe de Gouge est associée aux prémices du féminisme. Elle fit paraître en 1791 la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »>. La conflictualité sociale est devenue plus complexe et plus divers mais les conflits du travail porteurs de revendications matérialistes sont toujours très présents. De plus il est parfois très difficile de faire la distinction entre des revendications << matérialistes » et « post-matérialistes ». Par exemple, on peut considérer que la revendication de la journée de travail de 8h par les ouvriers est dans une certaine mesure post-matérialiste puisqu'elle concerne également la qualité de vie des individus... Pour analyser les transformations historiques des formes de l'action collective, les chercheurs à l'instar de C. Tilly ont élaboré le concept de répertoire d'action collective. Le concept de répertoire d'action collective désigne le stock limité de moyens d'action à la disposition des groupes contestataires, à chaque époque et dans chaque lieu. Deux répertoires sont traditionnellement distingués : le répertoire ancien et le répertoire moderne. Le répertoire d'action ancien se caractérise par le fait qu'il est essentiellement local et patronné. A la différence du répertoire d'action ancien, le répertoire d'action moderne est national et repose sur des organisations spécialisées tels que les syndicats. Enfin, le répertoire d'action moderne se distingue du répertoire d'action ancien par les moyens d'expression de la contestation : la grève et la manifestation. Aujourd'hui la question de savoir si on assiste sous l'effet de la globalisation, à l'émergence d'un répertoire « international » fait débat. L'action collective se situerait de moins en moins au niveau d'un pays et de plus en plus dans l'espace du transnational, comme en témoignerait le développement rapide de différentes formes d'actions et organisations supra-étatique (manifestations européennes et internationales, mouvement altermondialiste). De nombreuses recherches montrent qu'on assiste encore souvent à la juxtaposition plus ou moins coordonnée de mouvements nationaux plus qu'à la constitution d'une mobilisation supranationale. Pour d'autres, les phénomènes récents (extension d'internet...) montrent l'intensification et l'accélération de la circulation des revendications et des répertoires d'action ce qui constitue une forme de globalisation des mobilisations. Ce répertoire << international >> valoriserait l'expertise, c'est-à-dire la mobilisation d'un savoir scientifique à des fins de décisions politiques. Page 7 sur 8 Page 8 sur 8