La question des inégalités et de la justice sociale est au cœur des débats contemporains en France et dans le monde.
Les travaux de Thomas Piketty, notamment dans "Le Capital au XXIe siècle" et "Capital et idéologie", ont profondément marqué l'analyse des inégalités économiques. Ses recherches démontrent une concentration croissante des richesses depuis les années 1980, remettant en cause l'idée d'une réduction naturelle des inégalités dans les sociétés développées. En France, les inégalités de revenus persistent malgré un système de redistribution élaboré. Selon l'Insee, la Courbe de Lorenz illustre une distribution inégale des revenus, avec les 10% les plus riches qui détiennent près de 25% des revenus totaux. Le seuil de pauvreté France 2024 s'établit à environ 1100 euros par mois pour une personne seule, touchant particulièrement les jeunes et les familles monoparentales.
L'évolution des inégalités en France depuis 1945 montre des phases distinctes : une réduction significative pendant les Trente Glorieuses (1945-1975), suivie d'une stabilisation relative, puis d'une augmentation depuis les années 1980. Les cours de SES Terminale analysent ces dynamiques à travers différentes conceptions de la justice sociale, notamment les théories de Rawls et de Sen. Ces approches théoriques permettent de comprendre comment certaines inégalités peuvent être considérées comme acceptables si elles bénéficient aux plus défavorisés (principe de différence de Rawls), tandis que d'autres sont jugées injustes car elles entravent les capacités fondamentales des individus. La justice sociale ne se limite donc pas à une simple égalité arithmétique, mais englobe des considérations d'équité, d'opportunités et de capacités réelles des individus à réaliser leurs projets de vie.