Les acteurs de l'action publique environnementale

La préservation de l'environnement est devenue un enjeu politique majeur, inscrit à l'agenda des pouvoirs publics grâce à l'action de multiples acteurs. Pour qu'une question sociale comme l'environnement devienne un problème public, elle doit être qualifiée comme tel, avec l'identification de responsables et l'expression de revendications.

Définition: L'agenda politique est le processus par lequel un phénomène social est pris en considération par les pouvoirs publics.

Les problèmes publics acquièrent une visibilité et suscitent un débat grâce à leur popularisation, mobilisation et politisation. Dans le cas de l'environnement, une forte médiatisation a rendu la question incontournable pour les partis politiques, aboutissant à sa mise à l'agenda.

Différents acteurs participent à ce processus :

• Les citoyens mobilisés en ONG comme Greenpeace
• Les partis politiques
• Les mouvements citoyens
• Les personnalités publiques comme Greta Thunberg
• Les entreprises
• Les experts comme le GIEC

Exemple: En 2018, la grève scolaire initiée par Greta Thunberg a contribué à mettre les enjeux climatiques au cœur du débat public.

Ces acteurs agissent comme des entrepreneurs de cause, cherchant à faire des questions environnementales un problème public. Ils utilisent divers moyens comme les manifestations, l'expertise technique, le recours à la justice et la pression médiatique sur les pouvoirs publics.

Définition: L'action publique désigne l'ensemble des actions engagées par les pouvoirs publics pour résoudre les problèmes inscrits à l'agenda politique.

Coopération et conflits autour des enjeux environnementaux

L'action publique pour l'environnement peut engendrer des coopérations fructueuses mais aussi des conflits entre acteurs aux intérêts divergents.

Le conflit se manifeste par un antagonisme entre individus ou groupes concernant la gestion de ressources rares. Il peut prendre plusieurs formes :

1. Opposition entre citoyens/ONG et grands projets d'infrastructure

Exemple: La création de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes a suscité une forte mobilisation citoyenne, avec l'occupation militante de la "ZAD" (Zone à Défendre).

2. Contestation des entreprises par les ONG et la société civile

Certaines ONG adoptent des stratégies non coopératives, exerçant une pression externe sur les pouvoirs publics via des actions médiatiques.

Exemple: En 2019, des militants de Greenpeace ont escaladé la façade du Conseil européen pour déployer une banderole sur l'urgence climatique.

3. Critique des politiques environnementales par divers acteurs

Exemple: La taxe carbone en France a engendré le mouvement des Gilets jaunes en 2018, soulevant des questions de justice sociale.

La coopération, quant à elle, implique un travail commun malgré des intérêts initialement divergents. Elle peut prendre la forme de dialogues directs entre ONG, experts et décideurs politiques, aboutissant à des partenariats.

Exemple: Le Grenelle de l'environnement en 2007 a réuni syndicats, ONG et pouvoirs publics pour trouver des solutions au réchauffement climatique.

Cette coopération peut être institutionnalisée, avec la reconnaissance officielle des ONG comme partenaires et l'attribution de sièges dans certaines instances.

Exemple: La Convention citoyenne pour le climat a associé société civile, élus et scientifiques pour élaborer des propositions.