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SES Spé Term - engagement politique

18/10/2022

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Chapitre 1 - Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés
démocratiques ?
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Chapitre 1 - Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? A la fin du chapitre, vous devez être capable de : Comprendre que l'engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme, engagement associatif, consommation engagée). Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l'action collective, les individus s'engagent (incitations sélectives, rétributions symboliques, structure des opportunités politiques). Comprendre que l'engagement politique dépend notamment de variables sociodémographiques (catégorie socioprofessionnelle, diplôme, âge et génération, sexe) - Comprendre la diversité et les transformations des objets de l'action collective (conflits du travail, nouveaux enjeux de mobilisation, luttes minoritaires), des acteurs (partis politiques, syndicats, associations, groupements) et de leurs répertoires. ● Notions à maîtriser : engagement politique; action collective; militantisme ; consommation engagée ; paradoxe de l'action collective; incitations sélectives; rétributions symboliques; structure des opportunités politiques ; conflits du travail; répertoires d'action collective; syndicats; partis politiques; luttes minoritaires ; NMS ; groupements; associations Axes directeurs du chapitre : - Mise en évidence des formes d'engagement politique et des raisons qui poussent les individus à s'engager (1) - Découverte des variables sociales qui déterminent l'engagement politique (II) - Étude de l'action collective et ses transformations dans une perspective diachronique (III) Introduction : Qu'est-ce que l'engagement politique ? manifestation syndicats vote associations Ingagement politique avoir une consommation engagée bénévolat (environnement, droits humains, animaux, humanitaire...) militer au sein d'un parti politique << faire de la politique >> = se présenter aux élections engagement politique (définition...

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) : dès lors que l'on cherche, par ses actions et comportements à peser sur les orientations politiques, défendre ou promouvoir une cause, on peut parler d'engagement politique. Il peut passer par des formes d'action collective. action collective (définition ) : action concertée d'un ensemble d'individu, afin d'atteindre des objectifs communs ex: associations, syndicats, manifestations, grève 1. Comment et pourquoi s'engage-t-on ? A. L'engagement politique prend des formes multiples Activité 1: La faiblesse du militantisme dans les partis et les syndicats Les partis politiques regroupent des militants qui s'engagent en y adhérant (moyennant cotisation et on participant a diverses activités débats internes, organisation de meetings, tractage, collage d'affiches etc) Organisations qui se donnent pour objectif la défense de personnes ayant un intérêt professionnel commun les syndicats sont eux aussi des espaces d'engagement au service d'une cause collective : loin de se cantonner aux lieux de travail ils s'inscrivent dans l'espace politique plus large par leurs actions et prises de position. Ce militantisme est quantitativement pas important en France, et la tendance est plutôt à la baisse. Le taux d'adhésion aux partis est évalué autour de 1% du corps Rectoral et le nombre d'adhérents ne dépasse pas 500 000 J. Dans la plupart des pays européens les effectifs partisans ont baissé depuis les années 1970 [...]. Le thème de la « crise du syndicalisme » s'impose à partir des années 1970 [...]. La France se caractérise là aussi par un ta de syndicalisation particulièrement bas (11 %), le taux moyen dans les pays membres de Union européenne de 23 % (variant entre 10 et 70%). Contrastant avec les partis avec les syndicats, le secteur associatif fait preuve, lui, d'un réel dynamisme en France. Anne-Céline Douillet, Sociologie politique, Comportements, acteurs, organisations, Armand Colin, 2017 Taux de syndicalisation des salariés en France depuis 1949 En % 35 30 25 20 15 10 5 0 1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 30,1 Questions: 1) Qu'est-ce qui distingue un militant d'un simple adhérent? 2) Comment le taux de syndicalisation a-t-il évolué entre 1949 et 2016 ? 3) Montrez que le militantisme est une forme d'engagement politique en déclin. ● 10,8 . 1) L'adhérent est un simple membre, alors que le militant est un adhérent actif. L'adhérent paie juste sa cotisation. Contrairement au militant qui participe en plus à la vie de l'organisation / le parti politique (il distribue des tracts, colle des affiches, participe à des réunions...). 2) Plusieurs possibilités de réponses : Le taux de syndicalisation a baissé de 19,3 points de pourcentage, entre 1949 et 2016 Il a été divisé pratiquement par 3, et précisément par 2,78 → Taux syndicalisation = nombre de syndiqués nombre de salariés = part des salariés syndiqués 3) Le militantisme est une forme d'engagement en déclin. Cette forme particulière d'engagement est historique (les syndicats étaient plus présents dans les industries). Elle est durable dans le temps, classique, généralement intense et qui décline. Le syndicalisme est lié au développement de la précarité et à l'instabilité du travail (peur de ne pas avoir d'augmentation, de travail...), à la tertiarisation (plus en plus d'emplois dans les services et moins en moins dans l'industrie) et au chômage. Il y a un contraste avec l'engagement associatif, qui attire plus souvent les jeunes générations. Cet engagement est plus dynamique, convoite plus de personnes (car il n'est pas forcément lié à un parti politique, c'est plus libre et diversifié. Si une personne adhère à une cause défendue par l'association et qu'elle se termine, elle peut se désadhérer et revenir quand une nouvelle cause l'intéresse) • Activité 2 : Qu'est-ce que la consommation engagée ? Avec la consommation engagée, la politique s'invite dans le marché. La participation politique ne se limite plus au vote et à la rue : elle se déroulerait désormais également dans les supermarchés [et sur internet], où les individus « votent avec leurs dollars » [...]. Cela passe soit par le boycott << le refus d'achat pour des raisons engagées », comme la cause environnementale, animale, et la justice sociale, soit par le moyen opposé, « l'achat engagé » [ou buycott], avec l'objectif de promouvoir une cause politique ou morale. [...] Mais [la consommation engagée] peut aussi prendre d'autres formes de participation politique dans le but de critiquer la société de consommation. Étudier la consommation engagée met au jour le pouvoir toujours plus grand de l'économie et des grandes entreprises. Consommer de manière engagée, c'est résister, contester ce pouvoir. [..] Les pratiques de consommation critique font par tie d'un phénomène plus large de contestation et de moralisation des marchés, au cœur de l'une des transformations majeures du capitalisme contemporain. Philip Balsiger, « La consommation engagée », in Olivier Fillieule et al, Sociologie plurielle des comportements politiques, Presses de Sciences Po, coll. Académique, 2017. Questions : 1) Que signifie la phrase soulignée ? 2) Comment peut-on définir la consommation engagée ? 3) Donnez des exemples de boycott puis un exemple de buycott. 4) Trouvez d'autres formes de consommation engagée. 1) Maintenant, les citoyens peuvent avoir un impact sur la vie politique et économique par leur manière de consommer. 2) La consommation s'est le fait de satisfaire ses besoins à moindre coût La consommation engagée s'est plus que ça. Il s'agit de choix de consommation qui ont pour but de ne plus satisfaire ses besoins à moindre coût, pour transformer les pratiques des entreprises et ainsi défendre une cause, voire un modèle de société autre (différent de celui qui fonctionne maintenant dans la société). consommation engagée (définition ) : consommation raisonnée par des principes éthiques, sociaux ou politiques, et plus seulement pour satisfaire ses besoins à moindre coût (ses propres intérêts). Cette consommation tient compte de ses conséquences économiques, sociales ou écologiques. Cela passe par le renoncement de certains produits et à la valorisation d'autres. L'objectif est de transformer les pratiques des entreprises et ainsi défendre une cause, voire un modèle de société autre (différent de celui qui fonctionne maintenant dans la société). 3) Il existe deux formes principales de la consommation engagée : le << boycott » : le refus d'achat pour des raisons engagées (ne pas acheter un bien pour protester contre les pratiques de l'entreprise ou du pays qui le produit) → produits français dans les pays musulmans, suite à la publication de certaines caricatures dans le journal français Charlie Hebdo (en 2020) → appel à boycotter des entreprises dont les sous-traitants sont accusés de recourir au travail forcé des Ouïghours (Chine mène une politique répressive contre un peuple musulmans et trucophone) (depuis 2020) le << buycott » : l'achat engagé, avec l'objectif de promouvoir une cause politique ou morale ( acheter un bien plutôt qu'un autre pour promouvoir une cause) → consommer local / national ● → consommer << label rouge » ou « élevée en pleine air >> → consommer biologique → commerce équitable (producteurs sont mieux rémunérés) 4) Il existe aussi d'autres formes de consommation engagée : → consommer le moins possible ( que ce dont on a réellement besoin ) → faire réparer ses électroménagers au lieu de les jeter et d'en acheter des neufs → manifester contre le gaspillage Pour complétez : Écoutez Sophie Dubuisson-Quellier, auteure de La consommation engagée (2018) : https://soundcloud.com/user-644925027-188992252/3-questions-a-sophie-dubuisson-quellier 1. Boycotter des produits H&M qui brûlerait des vêtement invendus, sous-paierait les employés et inciterait à la surconsommation 2. Être représentant CGT du personnel chez Carrefour 3. Être bénévole pour les Restos du cœur 4. Voter depuis 30ans pour le parti socialiste 5. Aider financièrement une association qui défend les droits des femmes 6. Être végan 7. Faire un blocus devant le lycée pour s'opposer aux E3C 8. Tracter sur le marché en vue des élections municipales lorsque l'on est membre de la section locale LREM Vote Consommation Engagement engagée associatif X X X X X Militantisme au sein d'un... Syndicat Parti politique Mouvement X X X Conclusion: Au-delà du vote, on peut distinguer diverses modalités d'engagement politique, variables selon leur degré d'implication et d'intensité, leur forme et leur finalité : militantisme dans un parti, un syndicat, engagement associatif, dans un mouvement social, une consommation engagée. L'engagement politique suppose souvent une dimension collective: il renvoie aux actes manifestant la volonté de participer (selon une implication, une intensité et une durée variables) à la vie politique et de peser sur ses orientations. B. Est-il toujours rationnel de s'engager ? • Activité 3 : Le paradoxe de l'action collective Le modèle développé par Olson [récuse] l'hypothèse d'une propension naturelle des citoyens à s'engager politiquement. Chaque individu y est censé procéder à un calcul rationnel des coûts et des avantages de toute action. Or, la stratégie la plus rationnelle, dans le cadre par exemple d'une grève, consiste à se comporter en passager clandestin (free-rider): bénéficier de [ses) retombées (augmentation salariale, etc.) sans en payer le prix (éventuelles sanctions, perte de salaire, etc.). Alors que les petits groupes peuvent exercer une pression plus forte sur leurs membres, les groupes de grande taille (organisations syndicales, classes sociales, etc.) ne pourraient donc être mobilisés que si les organisateurs de la mobilisation recourraient à des incitations sélectives: monopole des syndicats sur l'embauche (closed shop) ou les promotions, piquets de grève, services offerts à des prix inférieurs à ceux du marché, etc. Ce modèle présente des limites évidentes: il ne prend en compte ni les formes de motivation autres que la recherche d'un avantage économique (morales ou identitaires), ni la capacité de ce free-rider a anticiper la non-participation des autres et à s'engager pour compenser ces éventuelles défections. Frédéric Lambert et Sandrine Lefranc, 50 fiches pour comprendre la science politique, 2019. Questions : 1) Pourquoi les citoyens n'ont-ils pas « une propension naturelle à s'engager politiquement >> ? 2) En quoi consiste la stratégie du « passager clandestin »> (free-rider) ? 3) Pour Olson, quelles solutions permettent de limiter le free-riding? 4) Quels arguments peut-on opposer à l'approche de Olson ? 1) Pour Mancur Olson, l'action collective ne va pas de soit. Car l'individu rationnel compare les coûts de sa participation et les avantages attendus. Il ne s'engage que si les avantages sont supérieurs aux coûts. Or, les coûts de l'engagement politique sont certains ( perte de salaire lorsqu'on participe à une grève... ), alors que les retombées positives de la mobilisation sont incertaines et même ceux qui n'y participent pas en bénéficieront. Dans ces conditions, l'individu rationnel réalise qu'il est plus rentable pour lui de se comporter en << passager clandestin » et ne s'engage pas. 2) << passager clandestin » (définition): La stratégie du « passager clandestin » consiste à laisser les autres agir et supporter les coûts, tout en bénéficiant de ses éventuelles retombées Le problème c'est que si tout le monde résonne ainsi et se comporte en « passager clandestin », la mobilisation n'aura pas lieu. La situation est donc paradoxale : les individus ont un intérêt commun à se mobiliser, mais leurs intérêts individuels les conduisent à laisser les autres agir. C'est le paradoxe de l'action collective. 3) Olson va essayer de résoudre ce paradoxe, en forgeant le concept « d'incitations sélectives Selon lui, pour limiter les comportements de « passager clandestin », des « incitations sélectives » doivent être mises en place. Il s'agit de récompenser la participation à l'action collective par des << incitations positives », ou de pénaliser la non-participation par des « incitations négatives »>. << incitation sélectives » (définition ) : moyen de limiter les comportements de « passager clandestin »>, en récompensant la participation à l'action collective par des « incitations positives », ou en pénalisant la non- participation par des « incitations négatives ». C'est un concept d'Olson Comme exemples d'incitations positives il y a : → les services offerts à des prix inférieurs à ceux du marché ( proposer des assurances à des prix plus bas, proposer des places de spectacle à prix réduits...) Comme exemples d'incitations négatives il y a : → le monopole des syndicats sur l'embauche (= closed shop )ou sur les promotions → piquets de grève 4) On peut reprocher à Olson, une approche utilitariste. Mais l'individu ne résonne pas forcément comme cela. Il peut s'engager pour défendre ses valeurs, être avec les autres, aimer la politique... même s'il n'a rien à y gagner. • Activité 4: L'engagement politique procure des rétributions symboliques Comment expliquer des situations où l'engagement dans la mobilisation ne comporte aucun bénéfice matériel direct [et] des coûts très lourds ? C'est la situation décrite par Doug Mac Adam', à partir de l'exemple du Freedom Summer. Durant l'été 1964, des étudiants blancs américains s'engagent pour défendre les droits civiques [...] des populations noires dans le sud des États-Unis : engagement à la fois à haut risque (physique), et sans aucun gain matériel pour les mobilisés. D'après ce qu'ils en disent, c'est le coût même de l'action, en même temps que les valeurs qu'elle défend, qui les motive. [..] Daniel Gaxie² [montre que] les rétributions de l'engagement peuvent être [..] également symboliques : se constituer un réseau d'amis, ou projeter une image valorisante de soi, par exemple. Une dynamique identitaire positive résulte de l'adhésion à certaines valeurs, et du sentiment de vivre en conformité avec elles. [...] L'engagement, lorsqu'il permet de se mettre en règle avec certaines valeurs, même s'il comporte des coûts importants, est donc susceptible de constituer une puissante motivation à l'action ; l'importance des coûts et des risques pouvant d'ailleurs renforcer l'estime de soi qui en résulte. Ce qui rappelle a le paradoxe du pèlerin³» qui ne voudrait en aucun cas alléger 5 l'effort que lui demande le pèlerinage puisque c'est le sacrifice 5 consenti qui fonde l'estime de soi en cohérence avec des valeurs revendiquées. [..] Il s'agit donc d'adopter une vision large, et non étroitement économique, de la rationalité individuelle. [..] Pour comprendre l'engagement des étudiants, Mac Adam [souligne] l'importance cruciale de cette dynamique identitaire. Cette configuration identitaire résulte d'une socialisation familiale et ammicale forte, qui valorise certaines valeurs (ici l'égalité et les droits civiques) et l'action en faveur de ces valeurs. On retrouve donc [-] le caractère essentiel du contexte social de l'engagement. Jean-Yves Dormagen et Daniel Mouchard, Introduction à la sociologie politique, De Boeck Supérieur, 5 éd, 2019. 1. Politologue américain. 2. Politologue français. 3. Formulé par Albert Hirschman, économiste et sociologue américain. Questions : 1) Donnez des exemples à l'appui de la phrase soulignée. 2) Montrez que l'engagement procure des « rétributions symboliques »>. 3) Comment comprenez vous le « paradoxe du pèlerin >> ? 4) En quoi ces analyses remettent-elles en cause le modèle d'Olson ? 1) Un individu peut s'engager dans une mobilisation qui ne comporte aucun bénéfice matériel direct et des coûts très lourds par envie. Par exemple pour la défense des droits des minorités, des étrangers, des enfants, des animaux; pour un mouvement écologique ; un engagement associatif humanitaire / caritatif... → Exemples réels : - En France, des intellectuels ont soutenu un mouvement ouvrier, au moment des évènements de mai 1968. Alors qu'ils ne sont pas du même groupe social. - Dans l'état du Mississippi aux États-Unis, des étudiants blancs ont soutenu le mouvement noir. Cela avait pour but de faire inscrire des personnes noires sur les listes électorales. Cet été a été surnommé le « freedom summer >>> 2) L'engagement procure des « rétributions symboliques ». Puisqu'il contribue à l'estime de soi, à la fierté de défendre ses valeurs, à l'intégration dans un groupe qui partage les mêmes valeurs que soi, à faire avancer les choses << rétribution symboliques » (définition ) : Pour Daniel Gaxie, ce sont des avantages immatériels qu'un individu retire du fait de sa participation à une action collective Cette analyse de Daniel Gaxie montre que l'approche économique d'Olson est insuffisante. En effet, les individus n'évoluent pas dans un vide social et politique. On leur transmet des valeurs, qu'ils veulent défendre. Et le contexte politique dans lequel il s'insère impact l'engagement. Les politistes parlent de << structure des opportunités politiques » (= le contexte politique). Deux visions d'engagement s'opposent : celle de Mancur Olson et celle de Daniel Gaxie. • Activité 5: Des mobilisations influencées par la structure des opportunités politiques Structure des opportunités politiques Degré d'ouverture ou de fermeture des institutions politiques (nombre de partis, coopération entre partis politiques et mouvements sociaux) Degré de stabilité des alignements politiques (durée des gouvernements, stabilité des résultats électoraux) Existence de conflits et divisions entre élites politiques Présence ou absence d'alliés influents apportant leur soutien au mouvement D'après Sidney TARROW (1994) et Hanspeter KRIESI (1995). Stratégies des autorités Questions: 1) Associez chacun des exemples suivants à l'un des quatre éléments qui influencent la structure des opportunités politiques : a) La soutien de l'Église catholique à une mobilisation collective 1) a) La soutien de l'Église catholique à une mobilisation collective → Présence ou absence d'alliés influents apportant leur soutien au mouvement → favorable à la mobilisation c) Le même parti politique dirige depuis 15 ans le pays → Degré de stabilité des alignements politiques → dépend du parti au pouvoir pour être favorable à la mobilisation Chances de succès de la mobilisation DÉFINITION Structure des opportunités politiques Environnement politique et signaux envoyés aux acteurs collectifs qui vont, selon la conjoncture, influencer positi- vement ou négativement l'engagement des individus et le développement de mouvements sociaux. b) La présence au sein du gouvernement de ministres en désaccord avec les autres c) Le même parti politique dirige depuis 15 ans le pays d) Manifester est plus risqué en Libye qu'en France 2) Expliquez les mécanismes par lesquels la structure des opportunités politiques influence la mobilisation et l'engagement des individus b) La présence au sein du gouvernement de ministres en désaccord avec les autres → Existence de conflits et divisions entre les élites au pouvoir → favorable à la mobilisation d) Manifester est plus risqué en Libye qu'en France → Degré d'ouverture ou de fermeture des institutions politiques → pas favorable à la mobilisation Options →stratégiques des protestataires 2) La situation actuelle de la politique influence la mobilisation et l'engagement des individus dans le pays. Car il y a plus de chance d'aboutissement de la mobilisation dans les institutions démocratiques, les périodes pré-électorales, pendant l'existence de conflits entre élites, au moment où des alliés apportent un soutien au mouvement Schéma de synthèse : les notions principales Paradoxe de l'action collective Incitations sélectives Rétributions symboliques Structure des opportunités politiques Dans une situation où l'action collective a un coût pour chaque individu et de potentielles retombées positives pour tous, y compris pour ceux qui n'ont pas participé, chacun a intérêt rationnellement à laisser les autres agir et se comporter en passager clandestin. La situation est paradoxale : les individus ont un intérêt commun à se mobiliser, mais leur intérêt individuel les conduit à laisser les autres agir. Dans un groupe mobilisé, moyens de limiter les comportements de passagers clandestins en récompensant la participation à l'action et/ou en pénalisant la non-participation. Avantages immatériels qu'un individu retire du fait de sa participation à une action collective Environnement politique auquel sont confrontés les actions collectives, et qui peut, selon la conjoncture, exercer une influence positive ou négative sur leur émergence et développement Tous les citoyens bénéficient d'une réduction d'impôts obtenue par les Gilets jaunes Un syndicat met en place une caisse de grève pour ses adhérents. Des militants au sein du mouvement étudiant font la fête ensemble Un artiste célèbre apporte son soutien à une mobilisation de sans-papiers Conclusion: Selon le paradoxe de l'action collective, l'existence d'intérêts partagés ne suffit pas à faire naître une action collective. En effet, un individu peut avoir intérêt à adopter un comportement de passager clandestin, en espérant tirer un bénéfice de l'action collective sans avoir à en supporter le coût. Le coût est en effet individuel et ne pas le supporter n'empêche pas de tirer profit de la mobilisation si elle réussit La mobilisation collective n'est alors pas rationnelle économiquement. Néanmoins, plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les individus s'engagent malgré tout dans des actions collectives. L'existence d'incitations sélectives entraîne la possibilité de récompenser un acteur qui participe à l'action collective ou intègre une organisation militante et symétriquement de pénaliser un acteur qui refuse de s'engager. Ces mécanismes sont susceptibles de limiter les comportements de passagers clandestins, en rendant la participation rentable à titre individuel. Il existe de plus des rétributions symboliques liées à l'engagement. Le simple fait de participer à une action collective génère un ensemble de satisfactions qui peut justifier la participation (estime de soi, sociabilité, fierté d'agir pour une cause juste...). Enfin, la structure des opportunités politiques est plus ou moins favorable à l'engagement. L'existence de divisions entre élus ou de relais influents apportant leur soutien au mouvement peuvent par exemple faciliter le succès d'une mobilisation et cette anticipation rend son existence d'autant plus probable. II. Par quelles variables sociodémographiques l'engagement politique est-il déterminé ? A. La CSP et le niveau de diplôme influencent l'engagement politique CSP: signifie Catégorie Socio-Professionnelle, c'est un outil statistique crée par l'INSEE permettant de classer les individus dans des catégories représentant une certaine homogénéité sociale Nomenclature des CSP : Évolution des emplois : Niveau agrégé: les groupes socioprofessionnels (8 postes dont 6 pour les actifs) 1.Agriculteurs exploitants 2. Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 4. Professions intermédiaires 5. Employés 31. Professions libérales et assimilés 3. Cadres et professions intellectuelles supérieures 32. Cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques 6. Ouvriers 7. Retraités 8. Autres personnes sans activité professionnelle En % 30 25 20 15 10 Nomenclature des PCS 5 30,5 0 1982 1987 Niveau de publication courante: les catégories socioprofessionnelles (24 postes dont 19 pour les actifs) 10. Agriculteurs exploitants 1992 21. Artisans 22. Commerçants et assimilés 23. Chefs d'entreprise de 10 salariés ou plus 36. Cadres d'entreprise 41 Professions intermédiaires de l'enseignement, de la santé, de la fonction publique et assimilés 46. Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises 47. Techniciens 48. Contremaîtres, agents de maîtrise 51. Employés de la fonction publique 54. Employés administratifs d'entreprise 55. Employés de commerce 56. Personnels des services directs aux particuliers 61. Ouvriers qualifiés 66. Ouvriers non qualifiés 69. Ouvriers agricoles 71. Anciens agriculteurs exploitants 72. Anciens artisans, commerçants, chefs d'entreprise 73. Anciens cadres et professions intermédiaires 76. Anciens employés et ouvriers Évolution de la part des catégories socioprofessionnelles (personnes ayant un emploi) 81. Chômeurs n'ayant jamais travaillé 82 Inactifs divers (autres que retraités) (18) 1997 2002 2007 2012 2017 - Employés Source: Insee. Professions intermédiaires Ouvriers Cadres supérieurs Artisans, commerçants, chefs d'entreprise -Agriculteurs exploitants Source: données Insee. Activité 6: PCS, niveau de diplôme et engagement politique En % Agric. exploitants Artisans, commerç. chefs d'entr Cadres et prof. intell. sup. Prof. interm. Employés Ouvriers Total Questions : PCS et engagement politique Origine sociale des députés français en 2017 2,7 Vote systématique en 2017¹ 44,1 36,2 45,1 35,4 30,3 26,1 35,5 10,5 76,0 6,3 4,6 (0 100 Taux de syndicalisation en 2016² 10,8 12,2 10,6 (9,6 10,8 En % 50 40 30 20 10 0 Niveau de diplôme et engagement politique 41,642,6 Diplôme du supérieur 34,7 1) Que signifient les données entourées ? 2) Montrez que les CPIS sont surreprésentées à l'Assemblée nationale. 3) Quels principaux constats peut-on tirer à la lecture de ces données ? 16,9 Niveau bac 37,5 27,5 28,7 CAP, BEP 13 Sans, ou CEP, ou BEPC Vote systématique en 2017¹ Taux de syndicalisation en 2013² 35,5 11,6 Total 1. Part des inscrits de 25 ans ou plus sur les listes électorales en France en 2017 ayant voté à tous les tours de la présidentielle et des législatives de 2017. 2. Champ: ensemble des salariés, France métropolitaine. Sources: Insee, 2013 et 2017; Institut Diderot, 2017; Dares-Drees-DGAFP-Insee, 2017. 1) 26,1: En 2017, 26,1% des ouvriers ont voté systématiquement à chaque tour des élections présidentielles et législatives 76,0: En 2017, 76% des députés français en 2017, provenaient de la catégorie sociopolitique de cadre, professions intellectuelles supérieures (CPIS) O: En 2017 aucun ouvrier était député 9,6 En 2016, 9,6% des ouvriers étaient des salariés syndiqués 41,6: En 2017, 41,6% des personnes avec un diplôme du supérieur ont votés systématiquement 2) Ils sont surreprésentés au sens où ils les ouvriers sont 4 fois plus nombreux dans la population. Alors qu'il y a 76% de députés provenaient de la catégorie sociopolitique CPIS et 0% de celle des ouvriers. 3) Ce sont les catégories sociales les plus favorisées qui s'engagent le plus. Par exemple, les membres des catégories aisées votent plus fréquemment que ceux des catégories populaires (employés, ouvriers), ils sont davantage syndiqués. On constate aussi que plus le niveau de diplôme s'élève, plus le vote est systématique et l'adhésion à un syndicat est fréquente. • Activité 7: Un système démocratique dévoyé ? Vidéo : << Sommes-nous prêts pour la démocratie directe ? » https://youtu.be/c50kJPgxXNg ( du début à 9'06) Questions: 1) Comment expliquer que l'engagement politique des plus diplômés et des catégories sociales supérieures soit plus fort ? 2) Que désignait le suffrage censitaire ? Pourquoi peut-on parler de l'existence d'un « cens caché » (D.Gaxie) aujourd'hui ? 1) Pour Pierre Bourdieu, la notion centrale est celle de la compétence politique (= être et se sentir politiquement compétent ). Or le niveau de compétence politique est lié à la détention de capital culturel (plus on a de capital culturel, plus on est compétent ). capital culturel : Les ressources culturelles possédées par un individu (diplôme, langage, livres, objets d'art... ) →voir cours de spé 1ère, chapitre 2 : « Comment la socialisation contribue-t-elle à expliquer les différences de comportements des individus ? » Au final, les catégories supérieures et les plus diplômées qui ont à la fois une plus grande maîtrise de l'univers politique et ont davantage le sentiment d'être compétent, s'engagent davantage. À l'inverse, les plus démunis en capital culturel développent un sentiment d'illégitimité et s'auto-excluent de la vie politique. 2) Lors d'un suffrage censitaire, ne votent que les citoyens paya t un certain montant en impôt, le « cens >>. Ici, Daniel Gaxie parle de « cens caché ». En effet dans les sociétés démocratiques d'aujourd'hui, comme en France, il n'y a plus de barrière économique à l'entrée de la politique mais une barrière culturel, en fonction du capital culturel que l'individu a ou non. On peut qualifier la démocratie de leurre, car tant qu'il y a des inégalités entre les individu elle n'est pas équitable et ne fonctionne pas correctement. B. L'engagement politique varie aussi selon l'âge, la génération et le sexe génération (définition ): personnes nées la même année ; désigne un groupe d'individu qui sont nés au même moment, qui ont vécu lors d'une même période, ce qui peut les amener à avoir des pratiques et des valeurs communes → exemples : la génération 1989, la génération 1990, la génération 1991... Activité 8: Les jeunes ont-ils un rapport spécifique à la politique ? Questions: Les jeunes et la politique: quelques données Moins de 30 ans 18-24 ans 25-29 ans 42 En % Intérêt pour la politique en 2018 Vote intermittent en 2017¹ Abstention systématique en 2017² Taux de syndicalisation en 2016³ 51 50,8 13,4 3,6 10,8 Sources: Cevipof, 2018; Insee, 2017; Dares-DGAFP-Drees-Insee, 2016. 62,7 19,4 59,4 23,9 Total 1) Que signifie les données entourées ? 2) Comparez-les à celles de l'ensemble de la population. 3) Quelles sont les caractéristiques de l'engagement politique des jeunes ? 1. Inscrits résidant en France métropolitaine n'ayant pas voté à tous les tours de la présidentielle et des législatives. 2. Inscrits n'ayant voté à aucun tour de la présidentielle et des législatives. 3. Champ: ensemble des salariés, France métropolitaine. 1) 62,7: En France en 2017, 62,7 % des 18-24 ans n'ont pas voté à tous les tours de la présidentielles et des législatives. 19,4 : En France en 2017, 19,4 % des 18-24 ans n'ont pas voté à aucun tours de la présidentielles et des législatives, alors qu'ils étaient inscrits. 3,6: En France en 2016, 3,6 % des salariés de moins de 30 ans adhéraient à un syndicat. 2) - La part des jeunes de 18-24 ans dont le vote est intermittent, est supérieure de 11,9 points à celle de l'ensemble de la population. →62,7-50,8 = 11,9 - La part des jeunes de 18-24 ans qui se sont abstenus, est supérieure de 6 points à celle de l'ensemble de la population. 19,4-13,4 = 6 - Le taux de syndicalisation des moins de 30 ans représente un tiers de celui de l'ensemble de la population. Ou, la part de syndicalisation de l'ensemble de la population est 3 fois supérieure à celle des moins de 30 ans. 3,6 ÷ 10,8 0,333 ou 10,8 ÷ 3,6 = 3 3) Les jeunes : • se syndiquent moins s'intéressent moins à la politique votent plus par intermittence s'abstiennent plus Anne MUXEL→ entretien après la sortie de son livre Politiquement jeune en 2018 socialisation politique (définition): apprentissage tout au long de la vie de la culture politique de sa société. Il consiste à apprendre à se situer sur l'axe gauche / droite et à agir dans l'espace politique. 3 éléments caractérisant le rapport jeune - politique : défiance politique vis-à-vis des institutions politiques (gouvernement, parti, syndicat, mode de scrutin, membre...) changement de la relation au vote (il est moins considéré comme un devoir et plus comme un droit) (le vote par intermittence et l'abstention se développent ) division de la culture protestataire (la protestation devient une participation politique normale) De l'ordre de l'effet d'âge : protestation, opposition au fonctionnement politique, ne pas avoir peur de protester De l'ordre de l'effet de génération : défiance politique, montée de l'individualisme, grandir avec un taux de chômage élevé, connaître des crises économiques et sociales → Ces deux effets se conjuguent pour produire les 3 éléments caractérisant le rapport des jeunes à la politique. • Activité 9: Les jeunes ne sont pas dépolitisés : ils s'engagent autrement L'embrigadement [...] ne colle pas avec l'individualisme en vogue. Le militantisme, lui, n'est pas mort. [...] La jeunesse s'est affranchie de la tradition, et milite à sa façon. [...] << Aujourd'hui, lorsque les jeunes se mobilisent, c'est en décalage par rapport à la politique institutionnelle [..]. Le moteur de l'engagement, c'est la cause, pas l'affiliation », explique Anne Muxel ¹. [...] Les jeunes n'ont pas l'intention de s'inscrire dans l'Histoire, mais parient sur [] l'efficacité d'un engagement ponctuel pour des causes spécifiques. [..] Le sociologue Jacques lon qualifiait cette forme d'engagement de post-it. [...] Un jour, ils descendent dans la rue [...]. boycottent, occupent ou font grève. Un autre jour, ils se sentent « manipulés », « récupérés », « invisibles, ou dégoûtés », et jurent que ça ne sert à rien ». Et le lendemain, ils protestent à nouveau. C'est selon leur humeur, [-] la révolte du moment et les rêves environnants. [...] « L'engagement est aujourd'hui désidéologisé. Il refuse tout leadership », poursuit A. Muxel. Elle évoque l'exemple du mouvement Nuit debout, qui portait beaucoup d'aspirations différentes, s'est refusé à désigner un chef de file. [...] A travers le cybermilitantisme, ils s'impliquent et assument des positions en signant des pétitions en ligne [], se forgent leur propre opinion, prennent part aux débats de société. Entreprenants, ils n'ont pas peur de se mettre en scène. Selfies, vidéos, chaîne YouTube, pour être suivis [.], il faut fédérer, sortir de l'ordinaire. Et pour ça, constate Anne Muxel, ils n'hésitent pas à faire preuve de dérision, à utiliser le détournement, le décalage »>. Si la culture de la protestation politique ainsi que le pouvoir du numérique ont banalisé la manifestation, une partie [importante] des jeunes demeure en retrait. 1. Anne Muxel: Sociologue et politiste, spécialiste du rapport des jeunes à la politique Jean-Baptiste de Montvalon et Charlotte Herzog. Avoir 20 ans en 2018: militer, le haut du pavé 2.0 », Le Monde, 26 mars 2018. Questions: 1) Que signifie la phrase soulignée. 2) Complétez le tableau suivant avec le signe + ou - selon que les caractéristiques de l'engagement concernent plutôt les anciennes ou les jeunes générations. 1) Les traditions affranchies sont le vote, les syndicats et les partis politiques. Les jeunes générations votent moins et sont plus défiants vis-à-vis du militantisme classique (syndicat et parti). Mais pourtant tous les politistes disent que les jeunes ne sont pas dépolitisés, ils s'engagent autrement des précédentes générations. Maintenant, les jeunes s'engagent politiquement avec le cybermilitantisme, en descendant dans les rues, en boycottant, en occupant les lieux des espaces publics et en manifestant. Exemple : « Nuit debout » mouvement des jeunes en 2016 Caractéristiques de l'engagement a) Adhésion aux partis et syndicats («< militantisme affilié » de J. Ion) b) Recours aux moyens d'action protestataires (manifestations, pétitions, boycotts, occupations de lieux...) c) Engagement ponctuel pour des causes spécifiques («< post-it » selon Jacques lon) d) Organisation pyramidale, verticale: les militants se rangent derrière un chef de file e) Engagement à distance des grandes idéologies traditionnelles (marxisme, libéralisme...) f) Cybermilitantisme (pétitions en ligne, diffusions de vidéos, utilisation des réseaux sociaux pour exprimer des opinions...) Questions : En % Composition de l'Assemblée Taux de syndicalisation en 2016¹ nationale en 2017 38,7 (9,8 61,3 11,8 10,8 Femmes Hommes Total 1. Champ: ensemble des salariés, France métropolitaine. 100 1) Que signifie les données entourées. Générations Jeunes plus anciennes générations • Activité 10: Le sexe influe sur le niveau et les modalités de l'engagement Globalement, les hommes participent plus. [...] Cette inégalité traduit d'abord des différences de position dans l'espace social et, concernant les femmes, varie en fonction de leur rapport au travail. Plus elles sont intégrées dans cet univers, plus leur comportement s'aligne sur celui des hommes. Mais [...] le modèle de la division sexuelle des tâches reste largement ancré dans les mentalités : l'espace public pour l'homme, l'univers privé pour la ferme. [...] A niveau de diplôme et d'activité égal, les femmes s'engagent moins dans la politique et son univers conflictuel. [Si] l'écart entre hommes et femmes s'est réduit par l'égalisation du niveau d'instruction, [...] non seulement les femmes s'investissent moins dans les instances représentatives de la politique mais elles sont moins tentées que les hommes de participer à des actions contestataires, cette tendance [s'estompant] dans les jeunes générations. Dominique Chagnollaud de Sabouret, Introduction à la science politique, Dalloz, 8e éd., 2018. + + 1) 38,7:38,7 % des femmes travaillaient à l'Assemblée nationale en 2017. 9,8:9,8 % des salariés féminins adhéraient à un syndicat en 2016. Sources: Insee, 2017; Dares-DGAFP-Drees-Insee, 2017; DGCL, 2019. Maires en 2019 17 83 100 2) Qu'est-ce que la « division sexuelle des tâches >> ? 3) Pourquoi, traditionnellement, les femmes participent-elles moins à la vie politique ? 4) Pour quelles raisons le gender gap en matière d'engagement politique a-t-il tendance à se réduire ? + + + + 2) << division sexuelle des tâches »: (résultat de la socialisation genrée) Elle renvoie aux rôles masculins et féminins transmis par la socialisation genrée. Par exemple, les filles doivent s'occuper de l'intérieur du foyer, c'est donc un rôle sexué. Tandis qu'aux garçons est dévolu la sphère publique, l'extérieur, le travail, la politique. Dans ces rôles transmis, la politique est associée à l'homme. 3) Les différentes causes au moindre engagement des femmes sont : sociologique : ● → socialisation genrée qui conduit les femmes à être moins politisées → elles ont moins de temps à consacrer à la politique suite à la répartition inégale des tâches domestiques → le poids des stéréotypes joue aussi une rôle majeur, puisque dans l'esprit des individus la politique nécessite des qualités masculines tels que la virilité historique : → les femmes ont longtemps été exclues de la vie politique. De ce fait elles ont votés pour la première fois en France 100 ans après les hommes, jusqu'en 1944 elles n'étaient ni électrices ni éligibles (instauration du suffrage universel masculin en 1848) politique : → les partis eux-mêmes sont réticent à confier des postes de pouvoir aux femmes, ils sont eux-mêmes victimes des causes sociologiques → Ex : les républicains ont payé 3,5 millions d'euros, car ils n'ont pas présenté de femmes à l'élection présidentielle de 2022. Ils ont préféré payer une amende au lieu de présenter des femmes à l'élection 4) Le gender gap se définit par l'écart de genre en matière d'engagement politique a tendance à se réduire. Il se base sur le niveau d'instruction (hausse du niveau de diplôme des filles) et de l'évolution mentalité. Si les deux évoluent positivement, alors cela réduit l'écart de la politisation entre les hommes et les femmes. Tableau de synthèse : les différentes variables sociodémographiques qui déterminent l'engagement politique Variables Diplôme et CSP Sexe Age et génération Impact sur l'engagement politique => Participation politique d'autant plus forte, intense et variée que le niveau de diplôme et le statut social sont élevés => Chez les jeunes: abstention plus forte, vote intermittent, engagement moindre dans les partis et syndicats, formes protestataires de l'engagement plus fréquente => Engagement plus important des hommes (partis, syndicat, mouvements sociaux) que des femmes mais même participation électorale Explications => Compétence politique objective et sentiment subjectif d'être politiquement compétent ou incompétent (Bourdieu) => La faiblesse du capital culturel qui fonctionne comme un « cens caché » (Gaxie) => Déclin des idéologies/individualisation => Défiance vis-à-vis des organisations traditionnelles chez les jeunes générations => Socialisation différenciée selon le genre et transmission de la division sexuelle des tâches => Arrivée tardive en politique et fonctionnement du système politique III. Quelles sont les principales transformations de l'action collective ? A. Des conflits du travail qui se diversifient plus qu'ils ne déclinent conflit du travail (définition ) : conflit entre les salariés et leurs employeurs, portant principalement sur les salaires, les conditions de travail et de l'emploi • Activité 11: Anne Kunvari, « Il était une fois le salariat », 2006, I-Le temps de l'espoir : 1906-1975 https://www.youtube.com/watch?v=dsg0oWD-oxU Questions : 1) Pourquoi, au XIXème siècle et au début du XXème siècle, pouvait-on dire que les travailleurs étaient dans une situation << indigne >>? 2) Les objets de l'action collective : quels ont été les principaux droits obtenus par le salariat entre 1906 et 1975 ? 3) Les acteurs de l'action collective: qui étaient les acteurs de cette action collective? 4) Les répertoires d'action collective : Quels étaient leurs répertoires d'action ? Les répertoires d'action collective désignent l'ensemble des moyens d'action et de pression utilisables par des individus engagés dans une action collective, à une époque donnée. 1) Au XIXème siècle et au début du XXème siècle, on pouvait dire que les travailleurs étaient dans une situation << indigne >> car : des enfants travaillaient, il n'y avait pas de vacances ni de retraite, pas de sécurité, pas de chômage, les salaires étaient misérables, les conditions de travail étaient difficiles et elles entraînaient la destruction de la santé des ouvriers. → Robert CASTEL : « l'insécurité sociale >> → Au moment où ils ont pris conscience de la situation inégale entre les différents partis (patrons et ouvriers), que le salarié est subordonné à son patron, alors les choses ont pu évolué / changé pour rétablir une certaine égalité avec le contrat social 2) Les principaux droits obtenus par le salariat (pour attacher des droits sociaux au statut de salarié ) grâce à des différents mouvements entre 1906 et 1975 sont : → 1906: droit au repos hebdomadaire et création du ministère du travail → 1936: accord de Matignon, 2 semaines de congés payés et une semaine de travail baissée à 40h → 1945: droit à la sécurité sociale → 1950: création du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti ) → 1968: accord de Grenelle, augmentation du salaire notamment du SMIG et les syndicats sont reconnus dans les entreprises 3) Les acteurs de l'action collective sont en général les travailleurs, et les ouvriers en particulier. Quelques exemples d'acteurs : les syndicats (ex : CGT) ; le parti de gauche (communisme qui initie les lois sur la sécurité sociale + les ouvriers et les syndicats trouvent les partis comme relai politique) syndicat (définition): association qui est destinée à défendre les intérêts professionnels de ses adhérents et cherche à influencer le pouvoir → ex: CGT, CFDT parti politique (définition): organisation dont les membres se regroupent autour d'un projet politique, en vue de conquérir et d'exercer le pouvoir répertoire d'action collective (définition ) : selon Charles Tilly, correspond à l'ensemble des moyens d'actions et de pressions utilisables par des individus engagés dans une action collective, à une époque donnée 4) Leurs répertoires d'action sont les grèves générales interprofessionnelles et les manifestations. → En 1968 il y a 8 millions de grévistes À la fin des années 1970, on voit naître d'autres revendications. Par exemple, les femmes ne veulent plus être en robe au travail. Activité 12: Comment les conflits du travail évoluent-ils depuis 1975 ? a) Nombre de journées individuelles non travaillées (JINT) pour fait de grève dans les entreprises (1975-2005) JINT en milliers 5 000 ● 4 000 Y compris les transports 3 000 2 000 1 000 0 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 b) Extrait d'entretien avec le politiste Baptiste Giraud Source : Sesâme, 2012. SESâme : Peut-on se contenter d'une approche globale pour comprendre les conflits du travail en France ? Baptiste Giraud : Il est évidemment possible de repérer des causes structurelles aux grandes tendances de l'évolution de la conflictualité au travail. Les effets conjugués de l'émiettement du tissu productif - généré notamment par la déstructuration des grandes concentrations ouvrières et le développement de la sous traitance et de l'essor de la négociation dans les entreprises aident par exemple à comprendre la plus grande segmentation des mouvements de grève et les difficultés croissantes des syndicats à les fédérer dans des actions communes. De même, la précarisation des conditions de travail et d'emploi (développement de l'endettement des ménages, des CDD et de l'intérim, du chômage de masse) alimente chez beaucoup de salariés un sentiment de fragilité et d'insécurité économique qui limite évidemment leur disponibilité à s'engager dans des actions de grève, en raison du coût économique qu'elle implique et de la crainte que peut inspirer la perspective de s'exposer à des représailles patronales. Cela n'implique pas [...] que les salariés renoncent à exprimer leur mécontentement. Mais l'évolution de la situation du salariat peut aider par exemple à comprendre que soient privilégiés des arrêts de travail de courte durée (donc peu coûteux) ou d'autres formes d'action (manifestation, pétition, rassemblement). c) Les différentes formes d'action et leur évolution Débrayage Grève inférieure à 2 jours Grève de 2 jours ou plus Grève perlée Grève du zèle Hors transports Gr. 1 Les formes de conflit sur les périodes 2002-2004 et 2008-2010 selon les représentants du personnel Refus d'heures supplémentaires Manifestation Pétition 2002-2004 2008-2010 Source: DARES, (ministère du travail) Champ: tous secteurs hors agriculture et fonction publique. 0 5 10 15 20 25 30 En % d'établissements de 20 salariés et plus Champ: établissements de 20 salariés ou plus du secteur marchand hors agriculture. M.-T. Pignoni, E. Reynaud, « Les relations professionnelles au début des années 2010: entre changements institutionnels, crise et évolutions sectorielles »>, Dares Analyses, avril 2013. Conflits avec arrêt de travail Conflits sans arrêt de travail Conflits individuels ● ● La grève Le débrayage La grève perlée ● La grève du zèle La pétition La manifestation Absentéisme, refus d'heures supplémentaires Recours aux prud'hommes Les principales formes de conflit du travail Cessation totale du travail même pour une courte durée avec des revendications professionnelles (sur la rémunération, les conditions de travail, etc.) et une concertation des salariés, même peu nombreux et sans syndicats Cessation du travail de quelques heures Concertation des salariés pour réduire le rythme de la production ou succession d'arrêts de travail courts En 1975, il y avait 3,5 millions de JINT (jours de grève) contre environ 250 000 en 2005 d'après DARES. baisse significative du nombre de jours de grève, la forme traditionnelle de conflit du travail, qui laisse penser à un déclin des conflits du travail. Observation scrupuleuse des procédures pour gêner la production Lettre collective adressée à la direction Rassemblement revendicatif en un lieu donné sur la voie publique afin d'alerter l'opinion publique sur le conflit avec l'intention de peser sur la direction de l'entreprise Limitation du temps de travail pour protester individuellement contre l'entreprise Action en justice contre l'entreprise pour obtenir une réparation les causes de ce déclin de la grève sont en d'autre la crise économique, la précarité du travail (CDD, intérim ), le développement du chômage, la désyndicalisation et la disparition des bastions ouvriers. On assiste en fait plutôt à une transformation des conflits du travail avec un élargissement du répertoire d'action collective • nouvelles formes de conflit du travail : augmentation du nombre de pétition, de manifestation, de courte grève (grève perlée ou de zèle et le débrayage) nouvelles formes de protestation individuelles : augmentation du nombre de refus de faire des heures supérieures, de recours au prud'homme, d'absentéisme Les causes des transformations des conflits du travail sont l'individualisation croissante du travail ainsi que le débrayage efficace de la production à flux tendus Aujourd'hui, les individus manifestent pour conserver leur emploi. Les conflits du travail sont plus défensifs qu'offensifs. Ils ont pour objectifs le maintien des droits acquis (et plus pour obtenir de nouveaux droits ) et à la défense de l'emploi ( suite à la désindustrialisation depuis 1975, par exemple : l'entreprise de la chapelle Darblay) L'entreprise française Darblay se situe à Rouen. Elle fabrique du papier-carton 100% recyclé et elle allait fermée. Mais c'était sans compter sur la mobilisation de ses ouvriers pour la sauver. L'usine de la Chapelle Darblay a pu compter sur les représentants du personnel, le maire de Rouen, la direction de la Confédération générale du travail (CGT) et une entreprise multinationale française. Depuis que, fin 2019, le finlandais UPM leur a annoncé sa volonté de vendre l'usine, Mais les représentants du personnel se sont engagés politiquement pour la conservation de leur emploi. Dans un premier temps, ils ont convaincu leur patron de leur accorder un délai d'un an pour trouver un repreneur. Ils vont donc contacter plusieurs entreprises susceptibles de les reprendre. Mais les objectifs ne sont pas exactement les mêmes : le vendeur cherche surtout un acheteur et n'a pas forcément intérêt à vendre à un industriel exerçant la même activité, car cela lui ferait un concurrent supplémentaire. UPM est en effet le plus grand papetier européen et le cinquième au niveau mondial. Il faut donc trouver un compromis. L'a Métropole de Rouen avait racheter l'usine symboliquement l'usine avant de la vendre. Afin d'empêcher le rachat des machines, qui coûtent chères. Ensuite, ils vont se soumettre mutuellement des potentiels repreneurs. Mais à chaque fois, une partie n'est pas d'accord. Finalement, c'est l'entreprise Veolia-Fibre excellence qui va racheter cette usine de la Chapelle Darblay. Mais il faudra attendre encore plus d'une année (peut-être en 2024), pour revoir l'usine fonctionner. C'est donc grâce aux conflits du travail qu'ils ont pu défendre leurs emplois. Conclusion : Jusqu'aux années 1970, les conflits du travail portés par le mouvement ouvrier s'imposent comme un conflit central dans la société. Les syndicats y sont puissants et trouvent des relais politiques. Les grèves et les manifestations peuvent être massivement suivies par les salariés. Ces luttes ont permis de rendre le statut de salarié de plus en plus protecteur. Cependant, le recul des grandes entreprises industrielles, la montée du chômage et de la précarité s'accompagnent d'un recul de la grève et de la syndicalisation. Mais plus que de déclin d'aucuns parle de transformation du conflit du travail, avec des arrêts de courtes durées ou d'autres formes d'actions (manifestations, pétitions, rassemblement) moins pénalisantes financièrement et moins risquées pour leurs participants. B. Le développement de nouveaux enjeux de mobilisation Questionnez- vous! Quels sont les enjeux de l'action collective? Manifestation de 2019 contre la réforme des retraites Action de Sea Shepherd Retraite par points, retraite très loin, retraite sans rien... La retrale a 60 pleine et entiere c'est possible, texans le capital t TAARJAT GREVE GRE Les conflits les plus récents : b 137CS CTRE COUPLE PILKE CONFLIC Grève contre un plan de licenciement JE SUIS JE SUIS JE SUIS JUIF NOIR MUSULMANE Manifestation contre le racisme Féminicides pas une Manifestation contre les violences faites aux femmes • sont plus variés dans leurs enjeux les revendications sont de nature plus personnelles de plus Conflits du travail Luttes de minorités Autres enjeux de mobilisation a b C d X X Gay Pride X X lutte minoritaire ( définition ) : actions collectives menées par des groupes minoritaires ayant une expérience commune de discrimination (religieuse, ethnique, préférence sexuelle...) e f X pas revendications financières mais identitaires ou pour des droits → comme si on avait satisfait nos besoins matériels et maintenant il s'agit de se préoccuper de nos besoins identitaires X Les conflits du travail (du 20e siècle ) qui persistent à l'heure actuelle, mais d'autres enjeux se développent / apparaissent. → les mouvements d'aujourd'hui : NMS, acronyme des « nouveaux mouvements sociaux », d'Alain TOURAINE • Activité 13 : Des mouvements sociaux porteurs de nouveaux enjeux ? La période d'intense contestation qu'ont connue les pays industrialisés à la fin des années 1960 aurait pour résultat l'émergence de nouveaux mouvement sociaux. (NMS) ¹: mouvement féministe, homosexuel, écologiste. Ces mobilisations hétérogènes [mettraient en avant] des revendications post-matérialistes, centrées sur la reconnaissance de l'identité et la qualité de vie, par opposition aux mouvements antérieurs (principalement le mouvement ouvrier) qui portaient des revendications << matérialistes » (conditions de vie et ressources matérielles). Cette apparition des NMS témoignerait de l'évolution des sociétés occidentales, mise en évidence par Ronald Inglehart 2 qui, avec l'amélioration du niveau de vie et les progrès de l'éducation, deviendraient de plus en plus post-matérialistes. Si l'on peut reconnaître à ce modèle une analyse juste de certaines transformations de l'action collective [...]. la coupure historique << matérialiste/post-matérialiste » est simplificatrice : les mouvements passés ne sont pas exclusivement << matérialistes »>. (au sein du mouvement ouvrier, l'enjeu de la reconnaissance et de la dignité collective a toujours été crucial) et les revendications matérialistes n'ont pas disparu. [Avec la crise économique] les mobilisations des années 1990 [manifestent] un << retour de la question sociale » : elles impliquent des groupes précaires ou « exclus » (chômeurs, sans-domicile, sans-papiers). C'est [aussi] le cas de mobilisations de grande ampleur telles que le mouvement contre la réforme de la sécurité sociale en décembre 1995, [ceux] contre les réformes des retraites... 1. Le développement des NMS 1. Modèle développé par le sociologue français Alain Touraine et son équipe. 2. Sociologue américain. Jean-Yves Dormagen et Daniel Mouchard, Introduction à la sociologie politique, De Boeck Supérieur, Séd, 2019. Questions: 1) Montrez que les mobilisations des NMS portent sur de nouveaux enjeux. 2) Donnez d'autres exemples de NMS que ceux évoqués dans le texte. 3) Que signifie l'expression « valeurs post-matérialistes » ? 4) Quelles sont les principales critiques que l'on peut adresser à ce modèle ? 1) Les mobilisations des NMS portent sur de nouveaux enjeux, car elles reposent sur des valeurs << post- matérialistes » nommées par Ronald INGLEHART. Elles sont centrées sur la reconnaissance de l'identité et de la qualité de vie, les enjeux sont plus moraux, identitaires et qualitatifs. C'est Alain TOURAINE, sociologue français, qui forge le concept de « NMS » pour décrire ces mouvements qui se développent dans les années 1960-1970 dans les pays occidentaux. Ils portent sur des enjeux << post- matérialistes » qui sont hors de la sphère du travail et remettent en cause la centralité du mouvement ouvrier. Ces enjeux portent : moins sur le pouvoir d'achat moins sur le partage des richesses plus sur l'estime de soi plus sur le cadre de vie plus sur l'autonomie plus sur la qualité de vie Ce ne sont plus des conflits de classes sociales, ce n'est plus la classe ouvrière contre la classe bourgeoise. ● ● 2) Exemples de NMS donnés par le texte : mouvement féministe, homosexuel et écologique Aujourd'hui persistent quelques mouvements << matérialistes », comme l'égalité salariale entre les hommes et les femmes, la défense des chômeurs, des sans-domicile et des sans-papiers. Il existe aussi d'autres nouveaux mouvements << post-matérialiste », comme le mouvement régionaliste (ex : corse qui souhaite prendre son indépendance), droit à l'avortement, l'anti-racisme (ex: black lives better aux États-Unis en 2020 ou les Ouïghours plus récemment ), le droit civique et l'altermondialisme. 3) Les valeurs << post-matérialistes » ne sont que des revendications non matérielles. Ce sont des idéaux qui portent sur la satisfaction des besoins non matériels, comme la reconnaissance identitaire, la qualité de vie, le respect de l'environnement ou la liberté sexuelle. Ces nouvelles revendications se nomment les NMS. 4) Les principales critiques que l'on peut adresser à ce modèle sont : cette coupure est trop simplificatrice, car il y a toujours des mouvements « matérialistes >> → Ex : les gilets jaunes en 2020 en France ; les retraites (mouvement du travail); les chômeurs / sans- papier/ sans-domicile les caractéristiques des NMS ne sont pas nées seulement après les années 60-70 → Ex : le féministe existe depuis plus de 100 ans ; l'anti-racisme C'est juste l'apogée de ces mouvements, mais pas leurs créations. Ils étaient juste beaucoup plus fréquents à partir de ce période (années 60-70). Conclusion : À partir des années 1960-1970, les transformations de la société en particulier la baisse du nombre d'ouvriers et l'élévation du niveau de vie, ont entraînés l'émergence et le développement des NMS ( nouveaux mouvements sociaux), qui sont tournés vers des valeurs « post-matérialistes » et des enjeux plus qualitatifs. Cependant, les NMS n'ont pas fait disparaître les conflits du travail, qui restent fréquents et portent davantage qu'avant sur la défense de l'emploi et des droits sociaux. 2. Le développement des NMS s'est accompagné d'une diversification des acteurs et des répertoires de l'action collective Activité 14: Illustrer la notion de NMS => Bande d'annonce du film 120 battements par minute », R. Campillo, 2017. https://www.youtube.com/watch?v=C5wIPSYULYQ Dans l'extrait proposé, Act up organise un « zap » : un groupe de militant entre en force dans les bureaux du laboratoire pharmaceutique Melton Pharm à qui l'association reproche de ne pas communiquer leurs résultats sur un nouveau traitement => Reportage sur la « gay pride » - marche des fiertés - de 2013. https://www.youtube.com/watch?v=-c-gRWxyim! Questions: 1) Quel est le mouvement social observé ici ? 2) Quelles sont les revendications de ce mouvement? De quelle nature sont-elles ? 3) Quelles sont les différences avec le mouvement traditionnel ouvrier en termes d'acteurs et de répertoire d'action collective? ● 1) Le mouvement social observé ici est le mouvement homosexuel. 2) Les revendications de ce mouvement sont : l'égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels → ex: mariage pour tous en 2013, PMA en 2021 que les lois obtenues soit appliquées et respectées ne pas subir de discrimination partager cette évolution / ce changement partout dans le monde (l'internationaliser) → ex: en Arabie Saoudite l'homosexualité est condamnée à la peine de mort demande de reconnaissance de l'identité homosexuelle → 1ère gay pride en France a eu lieu 1977 → ex : ACT UP PARIS - Le triangle rose (pointe en bas), est à l'origine la marque qu'imposaient les nazis dans les camps de concentration aux homosexuels masculins. Ce symbole de mémoire de la répression des homosexuels, a été retourné (pointe vers le haut) - comme on retourne une insulte (pédé, gouine,...) pour en faire un signe communautaire de combat et de fierté. 3) Les différences avec le mouvement traditionnel ouvrier en termes d'acteurs sont : des acteurs plutôt jeunes pas un conflit de classes sociales pas de syndicats mais surtout des associations et des collectifs (ex : Act up, APLG) => renouvellement des acteurs ● ● Les différences avec le mouvement traditionnel ouvrier en termes de répertoire d'action collective sont : << zap »> = action forte et choquante → ils vandalisent des laboratoires en jetant du faux « sang contaminé >> << die-in »> = s'allonger sur la voie publique en fessant cela, ils symbolisent les morts du sida << sit-in »> = s'asseoir sur la voie publique information sur le mouvement ils vont dans les lycées pour distribuer des tracts organisation de défilés festifs en faveur du mouvement ● ● association (définition ) : groupement de personnes autour d'un projet commun, sans chercher à réaliser des bénéfices → exemple : Act up Paris collectif (définition): groupement de citoyens qui n'a pas besoin de statuts ni de dirigeants → c'est une association moins structurée → exemple: Extinction Rébellion Autre exemple du mouvement Act up dans l'actualité : Le 1 décembre 1993, l'association Act up Paris << encapote >> l'obélisque de la place de la Concorde Apparition spectaculaire des NMS pour les médias. C'est plus le nombre de participant qui compte, mais plus le fait que les médias les remarquent pour de sensibiliser l'opinion publique. Les NMS sont des actions plus variées / originales / spectaculaires / marquantes et inventives dans les répertoires de l'action collective. Ces actions sont vouées à faire image, à être médiatiser. L'objectif est de sensibiliser l'opinion publique, afin qu'elle se mobilise à son tour. → les actions inventives c'est : le « zap », le « die-in » et le « sit-in >> • Activité 15 : « XR » et la désobéissance civile Questions: 1) Cherchez des informations sur le collectif Extinction Rébellion: revendications, acteurs, modalités d'action. 2) Regardez la vidéo en cliquant sur le lien suivant : https://youtu.be/mwTUX8cab10 Définissez la désobéissance civile. Quelles sont les limites de ces actes? A partir de la vidéo et de vos connaissances personnelles, présentez divers exemples concrets d'actes de désobéissance civile issus du mouvement écologiste/altermondialiste. 1) Extinction Rébellion est un mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l'effondrement écologique et le dérèglement climatique. Leurs revendications sont : La reconnaissance de la gravité et de l'urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet ● 2) désobéissance civile (définition): résister à des lois jugées injustes par des actes illégaux, sans pour autant recourir à la violence → conceptualisé au milieu du 19e siècle par Henry David THOREAU ● La réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, grâce à une réduction de la consommation et une descente énergétique planifiée L'arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l'origine d'une extinction massive du monde vivant Exemples de désobéissance civile: Martin Luther King qui a poussé les « noirs » à aller dans des lieux publics qui leurs étaient interdits décrocher le portrait de Macron dans les mairies en 2019 : pour dénoncer l'inaction du gouvernement contre le changement climatique, le vide laissé par l'absence du portrait symbolise le vide des actions écologiques du gouvernement ZAD de Notre-Dame-Des-Landes en 2021: occupation d'un terrain pour empêcher la construction d'un aéroport à cet endroit dégonfler les pneus des SUV éteindre les enseignes lumineuses des commerces dans les rues durant la nuit, pour éviter le gaspillage d'électricité ● La création d'une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d'une transition juste et équitable. ● Conclusion: Alors que le mouvement ouvrier était porté par les syndicats et des partis politiques, d'autres acteurs vont progressivement devenir centraux dans les mobilisations. Les associations et les collectifs jouent un rôle majeur dans le développement des NMS et l'émergence de nouvelles revendications. Ces acteurs mobilisent des modes d'action différents des répertoires traditionnels. Ainsi, si les manifestations restent des modes d'action importants, le répertoire d'action s'est élargit; occupation de lieux, << sit-in >>, << die-in », actes de désobéissance civile... Les actions sont mises en scène et sont souvent spectaculaires, car elles visent la médiatisation pour mobiliser l'opinion publique.