Limites des tables de mobilité et évolutions structurelles
Les tables de mobilité, bien qu'utiles pour observer les changements de position sociale, présentent des limites importantes :
- Elles ne prennent pas en compte la position sociale de la mère, créant une surreprésentation des hommes.
- Elles ne reflètent pas l'égalité des chances, c'est-à-dire la possibilité pour tous les individus d'accéder à toutes les positions sociales indépendamment de leur origine sociale.
Vocabulary: La fluidité sociale mesure l'égalité des chances dans une société.
De plus, les catégories socioprofessionnelles (PCS) utilisées dans ces tables datent des années 80, ne reflétant pas les évolutions récentes du marché du travail.
Exemple: Les professeurs, classés dans la catégorie des cadres, ne se sentent souvent pas représentés dans leur PCS et peuvent se sentir déclassés.
La mobilité sociale peut également s'expliquer par des évolutions structurelles de l'économie. Le déclin de l'agriculture et de l'industrie, lié aux gains de productivité et aux délocalisations, a profondément modifié la structure socioprofessionnelle.
Highlight: Ces changements ont un impact direct sur la mobilité sociale, contraignant les enfants d'agriculteurs et d'ouvriers à se tourner vers d'autres professions.
Parallèlement, l'augmentation du nombre de cadres, ingénieurs, professions intermédiaires et employés, notamment grâce à la croissance élevée des Trente Glorieuses, a favorisé une certaine mobilité structurelle ascendante.
Quote: "La part de la mobilité structurelle dans l'ensemble de la mobilité sociale des hommes par rapport à leur père est ainsi passée de 40% en 1977 à 36% en 1985, 33% en 1993 et 2003, et seulement 24% en 2015."