Antibiotiques et sélection naturelle
L'utilisation massive d'antibiotiques dans les domaines de la santé humaine et animale a conduit à l'émergence de bactéries résistantes. En présence d'antibiotiques dans l'environnement, les bactéries sensibles sont éliminées tandis que les formes résistantes survivent et se multiplient. Ce phénomène illustre le principe de la sélection naturelle appliqué aux populations bactériennes.
Highlight: Plus on utilise d'antibiotiques, plus on favorise l'émergence de formes résistantes, ce qui leur confère un avantage compétitif par rapport aux bactéries sensibles.
L'usage préventif et parfois abusif des antibiotiques, notamment comme facteur de croissance dans l'élevage intensif, a considérablement accéléré ce processus. Les antibiotiques exercent ainsi une pression de sélection sur les populations bactériennes, favorisant la propagation des gènes de résistance.
Diffusion de l'antibiorésistance
La détection de la résistance bactérienne aux antibiotiques se fait grâce à des antibiogrammes. Cette technique permet d'évaluer l'efficacité d'un antibiotique sur une population bactérienne en observant la zone d'inhibition autour d'une pastille imbibée d'antibiotique sur une culture bactérienne.
Vocabulaire: Un antibiogramme est un test permettant de déterminer la sensibilité d'une souche bactérienne à différents antibiotiques.
La propagation de l'antibiorésistance se fait par plusieurs voies. Les bactéries résistantes présentes dans les excréments des animaux d'élevage ou des humains contaminent les eaux usées et le sol. De plus, lors de l'abattage des animaux, leurs bactéries peuvent se retrouver dans l'environnement et les chaînes alimentaires. Ainsi, les personnes en contact avec les animaux ou les consommateurs peuvent être contaminés par des bactéries résistantes.
Pour lutter contre ce phénomène, des mesures réglementaires ont été mises en place. Depuis 2006, l'Union européenne interdit l'utilisation d'antibiotiques comme facteur de croissance dans l'élevage. En France, depuis 2016, de nombreux antibiotiques ne peuvent plus être prescrits de manière préventive pour protéger les animaux d'élevage d'infections éventuelles.