Transferts horizontaux et endosymbioses
Tu as sûrement déjà entendu parler de l'hérédité classique, mais savais-tu que les gènes peuvent aussi "sauter" d'un organisme à un autre? C'est ce qu'on appelle les transferts horizontaux de gènes. Ils complètent le transfert vertical (parent à enfant) et peuvent se produire entre individus de la même espèce (intraspécifique) ou d'espèces différentes (interspécifique).
Les 3 types de transferts horizontaux chez les bactéries sont la transformation, la conjugaison et la transduction. La transformation bactérienne, découverte par Griffith en 1928, permet à une bactérie d'intégrer de l'ADN libre provenant d'une autre. Lors de la conjugaison bactérienne, une bactérie donneuse transfère un plasmide à une receveuse via un pont cytoplasmique appelé pilus. Enfin, le transfert horizontal transduction implique des virus (bactériophages) qui transportent accidentellement de l'ADN bactérien d'une cellule à une autre.
Ces transferts peuvent avoir des conséquences majeures sur l'évolution. Par exemple, ils sont responsables de la résistance aux antibiotiques chez certaines bactéries. Chez les animaux, le placenta des lézards Mabuya résulte d'un transfert de gène viral qui a permis la synthèse de syncytine. De même, les pucerons verts peuvent réaliser une ébauche de photosynthèse grâce à des gènes de champignons!
💡 Bon à savoir: La théorie endosymbiotique, proposée par Lynn Margulis dans les années 1970, explique que les mitochondries et chloroplastes des cellules eucaryotes proviennent d'anciennes bactéries absorbées qui ont continué à vivre en symbiose dans la cellule hôte. C'est l'endosymbiose qui a permis la respiration aérobie et la photosynthèse chez les eucaryotes!
Ces phénomènes compliquent notre vision de l'évolution: au lieu d'arbres phylogénétiques simples, nous observons des réseaux complexes d'échanges génétiques. La complexification des génomes par ces mécanismes a été un moteur essentiel de l'innovation évolutive et de la diversité du vivant.