Le coup de théâtre et le pressentiment tragique
Camille identifie immédiatement la source du cri : "C'est la voix de ma sœur de lait". Cette révélation précipite le basculement tragique de la scène. Perdican, stupéfait, réalise que Rosette a dû le suivre sans qu'il s'en aperçoive.
Contrairement à Perdican qui reste figé dans l'incompréhension, Camille réagit avec pragmatisme : "Entrons dans cette galerie; c'est là qu'on a crié". Ses phrases courtes et impératives montrent son assurance face à la situation, alors que Perdican est paralysé par un pressentiment funeste.
Le présentiment macabre de Perdican se traduit par une vision hallucinatoire : "il me semble que mes mains sont couvertes de sang". Cette métonymie de la mort révèle sa conscience soudaine de sa responsabilité dans le malheur de Rosette, victime collatérale de leurs jeux amoureux.
Camille, plus rationnelle, suggère que Rosette les a espionnés et s'est évanouie. Mais Perdican refuse d'entrer, pétrifié par "un froid mortel", préfigurant le dénouement tragique. Sa paralysie contraste avec le courage de Camille qui part seule porter secours à Rosette.
💡 Le "froid mortel" ressenti par Perdican agit comme un présage de la catastrophe à venir, illustrant comment Musset mêle le psychologique et le physique pour exprimer l'horreur de la situation.