Analyse détaillée du poème
Dès les premiers vers, Rimbaud établit une atmosphère de voyage épuisant : "Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines aux cailloux des chemins". L'usure extrême des chaussures symbolise la liberté du vagabond qui marche depuis longtemps. L'utilisation de l'imparfait crée l'impression d'un carnet de voyage intime.
Le deuxième quatrain marque un tournant avec le mot "Bienheureux" qui ouvre sur un moment de détente. Le narrateur s'approprie l'espace ("j'allongeai les jambes sous la table") et se laisse aller à la contemplation. La description sensuelle de la serveuse "aux tétons énormes, aux yeux vifs" introduit une dimension érotique qui défie les normes morales de l'époque.
Les derniers vers sont dominés par un champ lexical de la nourriture très sensoriel : "jambon tiède", "jambon rose et blanc parfumé d'une gousse d'ail". Cette description colorée et parfumée s'achève sur l'image de la "chope immense" que dore "un rayon de soleil arriéré". La boisson et la lumière du soir viennent couronner ce moment de plaisir simple.
🌟 Rimbaud utilise des rimes presque enfantines et un vocabulaire du quotidien pour créer une poésie authentique, loin des conventions littéraires, tout comme son personnage cherche des plaisirs simples loin des contraintes sociales.