L'inévitable rupture
H.1 poursuit son accusation en affirmant que H.2 se place dans un domaine supérieur, celui des artistes et des poètes. Il utilise une métaphore filée du lieu sanctuarisé pour décrire comment H.2 le laissait entrer "pour que je puisse me recueillir... à l'abri... sous la protection des grands", tout en le considérant souillé par ses "contacts salissants".
Face à ces accusations, H.2 ne peut que répéter sa défense, ce qui prend un tour presque comique tant elle est prévisible et inefficace. H.1 feint alors d'accepter cette défense ("Admettons, je veux bien"), mais la contredit immédiatement en rappelant le contexte qui évoquait clairement Verlaine : "le petit mur, le toit, le ciel par-dessus le toit... on y était en plein..."
La scène se termine sur une catégorisation claire des deux mondes opposés : H.1 formule explicitement que H.2 appartient au domaine du "poétique" et de la "poésie", confirmant ainsi leur appartenance à deux univers incompatibles.
Ce passage montre comment le dialogue oscille entre drame et comédie. La répétition des structures crée une forme de complicité avec le spectateur, qui reconnaît les mécanismes déjà vus au début de la pièce. Mais cette répétition mène aussi inexorablement à la rupture, car les mots, censés nous rapprocher, finissent par nous séparer.
⚠️ Cette scène illustre parfaitement la théorie des tropismes de Sarraute : les véritables conflits se jouent dans ce qui n'est pas dit explicitement, dans les sous-entendus et les interprétations que chacun fait des paroles de l'autre.