Analyse linéaire Juste la fin du Monde, scène 3 partie 1

Légende alternative :

la ligne 13 puis de la ligne 20 à la ligne 30 Suzanne reproche à Louis d'être parti et de ne pas avoir eu de vrais conversations avec eux aux moyens de lettres durant son absence - De la ligne 11 à la ligne 23: Elle montre une forme d'admiration pour son frère Projet de lecture : Ainsi, nous consacrerons notre analyse sur la manière paradoxale dont Suzanne reproche à son frère son absence tout en l'admirant. Lecture linéaire : L.1-2: épanorthose « parfois...lettres » : Suzanne reste bloqué sur le passé, elle n'avance pas Suzanne se corrige à travers les parenthèses est les multiples épanorthoses, elle a beaucoup de chose à dire à son frère mais il est difficile pour elle de les formuler. - L.1-2: anaphore << Parfois >> : - L.4: épanorthose : « de petits mots, juste des petits mots, une ou deux phrases, / rien >> : L.4: On note également une aphérèse : « de petits mots >> L.4 l'utilisation de l'adverbe «< juste >> montre que Suzanne aimerait recevoir davantage de signe d'affection de la part de Louis et que ses « petits mots » ne lui suffisent pas, car leur contenu est très faible. L'épanorthose mentionnée précédemment montre la détresse de la jeune femme, mais aussi la difficulté de Louis à communiquer avec sa famille, puisque il ne fait que leur écrire sans pour autant leur rendre visite. De plus ce sont des lettres dans lesquelles il ne dit presque rien, c'est pour cette raison qu'elles sont qualifiées d' << elliptiques »>. - L.3-5 questions rhétoriques : Suzanne reproche à Louis L7: << Parfois, tu nous envoyais des lettres elliptiques. » on note une allitération en [t]. Ce son, plutôt bref, rappelle la longueur, presque toute aussi brève, du contenu de ces lettres. Mais cela montre aussi l'amertume et la franchise avec laquelle Suzanne dit ces mots. En effet, elle utilise de nouveau l'imparfait car malgré le fait qu'elle ne veuille pas heurter Louis, elle ressent tout de même l'envie et le besoin de dire ce qu'elle pense. Elle veut également lui faire comprendre à travers cette phrase, que le fait qu'il ait cessé de leur écrire des lettres l'attriste beaucoup. L.8-11-13 anaphore « Je pensais » : montre à quel point Suzanne s'implique, elle veut dire tout ce qu'elle a à dire à son frère, comme si c'était la dernière fois qu'elle lui parlait. - L.15-16 antithèse « tu le sais/ tu ne peux pas le savoir » Suzanne reproche à Louis d'être parti et de les avoir laissé seuls avec très peu de nouvelles - L19-20: épanorthose « si tu en éprouvais » Suzanne corrige ses propos pour tenter de trouver les bons mots pour se confier à son frère. Elle n'est pas sur d'elle or, elle va épiloguer l'idée que Louis aurait pu avoir besoin d'eux, elle se convainc que l'absence de Louis a été aussi douloureuse pour lui que pour elle. L.25-27-29: à travers l'anaphore « Jamais » : elle reproche à Louis de ne pas s'être servis de son talent pour l'écriture pour communiquer avec eux, « c'est pour les autres » L.31. Suzanne pense que Louis ne les considère pas digne de recevoir, de comprendre son don pour l'écriture. Elle cherche à justifier leur absence de communication avec encore, des reproches adressé à son frère. - L.25-26: digression : Suzanne s'écarte des reproches qu'elle fait à Louis L'ironie tragique est présente tout au long de la tirade, notamment avec les multiples évocations du passé grâce à l'utilisation de l'imparfait : L.10 « j'étais enfant », L.8 << je pensais, lorsque tu es partis », L.11-13 « je pensais ». Suzanne à de l'affection pour son frère et ses sentiments sont marqués par les souvenirs du passé. Conclusion: Le personnage de Suzanne dans cette tirade se révèle être sincère, elle ne ment pas à son frère et lui dit ce qu'elle pense. A travers cette longue tirade elle expose ses sentiments, ses opinions à Louis. Elle agis comme si elle lui parlait pour la dernière fois (ironie tragique, linéaire). Elle blâme son frère mais lui manifeste tout de même une forme d'amour et de l'admiration pour ce qu'il a réussi, pour ses qualités. Elle se fait le porte parole de toute la famille et endosse une grande responsabilité. Cette scène constitue le point culminant de la pièce et rend désormais impossible toute annonce de Louis à sa famille, précipitant la chute de la pièce. Jean Luc LAGARCE cherche donc à montrer comment un simple personnage peut en une tirade briser les tabous familiaux, Suzanne cherche à rattraper le temps perdu tout en rappelant à son frère qu'il est parti. Dans une mesure comparable, le personnage de Ismène dans le livre Antigone d'Anouilh, se confronte à sa soeur, elle lui reproche son obstination. Ces deux femmes sont attachés à leur famille et tente de sauver leurs relation.