Analyse du poème vers par vers
Le poème commence par un décor idyllique : "trou de verdure", "rivière qui chante", lumière dorée. Rimbaud utilise une personnification de la nature qui semble vivante et bienveillante. Cette harmonie parfaite nous met en confiance.
Au deuxième quatrain, le jeune soldat apparaît. Remarque comme Rimbaud insiste sur sa jeunesse et sa fragilité : "bouche ouverte, tête nue", "pâle". Le verbe "dort" revient constamment, mais des détails inquiétants s'accumulent - pourquoi a-t-il froid en plein soleil ?
La troisième strophe amplifie cette inquiétude. Le tutoiement de la Nature "berce−lechaudement" crée une atmosphère maternelle, mais le soldat ne réagit plus aux parfums. Son immobilité devient troublante.
⚡ Choc final : "Il a deux trous rouges au côté droit" - en un vers, tout bascule ! Le dormeur paisible devient un gisant, victime de la violence guerrière.
La force du poème réside dans ce renversement brutal : Rimbaud nous fait d'abord admirer la beauté avant de nous confronter à la mort absurde d'un enfant-soldat.