Structure et thèmes du poème
Les quatrains présentent d'abord un massacre épouvantable avec des images saisissantes : "crachats rouges de la mitraille", "tas fumant" de cent mille hommes. Rimbaud utilise l'hyperbole et la personnification pour montrer l'horreur de la guerre.
Puis vient une invocation à la nature aimante qui contraste totalement avec cette violence. La nature devient un refuge, une mère bienveillante opposée à la barbarie humaine.
Les tercets révèlent le vrai scandale : l'indifférence de Dieu face à cette tragédie. Rimbaud compare ce Dieu à un roi qui "rit" pendant que les hommes meurent. Cette satire religieuse est d'une audace incroyable pour l'époque !
La cupidité divine apparaît dans les derniers vers : Dieu ne se réveille que quand les mères endeuillées apportent leurs sous à l'église. Le contraste entre "l'or des calices" et "le gros sou dans le mouchoir" est saisissant.
Point clé : Pour Rimbaud, la seule religion valable est celle de la Nature, créatrice et bienveillante, opposée au christianisme hypocrite.