La critique féroce de la religion (vers 9-14)
Là, Rimbaud devient carrément athée militant ! Il présente un Dieu indifférent qui "rit" pendant que les hommes meurent - quelle image blasphématoire pour l'époque.
Ce Dieu se réveille seulement quand les mères endeuillées viennent lui apporter "un gros sou lié dans leur mouchoir". Le contraste est cruel entre la richesse de l'Église ("nappes damassées", "calices d'or") et la pauvreté des familles.
Rimbaud dénonce la cupidité de l'Église qui profite de la douleur des mères. Ces femmes au "vieux bonnet noir" offrent leur maigre fortune à un Dieu qui les ignore complètement.
La construction "Il est un Dieu" (et non "Il y a un Dieu") suggère que Rimbaud remet en cause l'existence même de Dieu - révolutionnaire pour un gamin de 16 ans !
💡 Technique : L'allitération en "r" ("rit", "réveille", "ramassées") imite le ricanement cynique de ce Dieu indifférent.