Deuxième mouvement : un Dieu indifférent et cupide (vers 9-14)
Maintenant Rimbaud s'attaque au gros morceau : l'Église ! Dans le premier tercet, il nous présente un "Dieu" complètement déconnecté qui se la coule douce dans le luxe. "Encens", "calices d'or" : le champ lexical religieux dénonce l'opulence écœurante de l'institution.
Ce Dieu "rit" (comme les rois du début) et "s'endort" peinard, totalement indifférent à la souffrance des gens. L'image est glaçante : pendant que les soldats crèvent, lui se prélasse dans son faste doré.
Le dernier tercet, c'est le pompon ! Grâce à l'enjambement, Rimbaud montre que ce Dieu ne se réveille que par intérêt, quand les sous rentrent. Face à ça : les mères éplorées dans "l'angoisse" qui donnent leurs derniers centimes.
L'exclamation finale "un gros sou lié dans leur mouchoir !" résume tout l'écœurement du poète. Ces femmes pauvres qui se saignent pour une Église qui s'en fout royalement de leur détresse.
💡 Clé de lecture : Cette opposition richesse de l'Église / misère du peuple, c'est le cœur de la révolte de Rimbaud !