"Le Mal" - Analyse du poème de Rimbaud
Ce sonnet de Rimbaud frappe par sa violence et sa dénonciation sans compromis. Le conflit franco-prussien devient le symbole du "Mal" absolu, incarné d'abord par l'empereur qui déclenche cette guerre sans se soucier de ses soldats.
Le poème se structure en dyptique avec une dénonciation qui s'intensifie. Les deux premiers quatrains dépeignent l'horreur du champ de bataille avec des images saisissantes comme les "crachats rouges de la mitraille" - une métaphore qui transforme les balles en crachats méprisants.
Rimbaud utilise des synesthésies frappantes pour créer un contraste saisissant entre la beauté du ciel bleu et la violence des combats. Cette antithèse rend l'absurdité de la guerre encore plus criante.
À retenir : Le "Mal" ne désigne pas seulement la guerre, mais aussi l'indifférence divine face à la souffrance humaine.
Les tercets révèlent la véritable cible du poète : Dieu lui-même. Rimbaud l'accuse de s'enrichir sur la douleur des mères endeuillées, créant une chute dramatique avec l'image du "gros sou" donné pour sauver l'âme des fils morts.