La conception rétrograde de la femme idéale
La double négation "Non, non je ne veux point d'un esprit qui soit haut" résume parfaitement la vision d'Arnolphe sur la femme idéale. Tu remarqueras que son langage est parsemé de verbes de volonté ("je prétends", "je veux") qui trahissent son désir de domination totale.
Pour Arnolphe, la femme parfaite doit être d'une "ignorance extrême", au point de ne même pas savoir "ce qu'est une rime". C'est absurde ! Le personnage préfère une compagne incapable de penser par elle-même, limitée aux tâches traditionnelles comme "prier Dieu, m'aimer, coudre et filer". Cette vision réductrice est mise en évidence par une allitération en "m" qui souligne la servitude attendue.
Chrysalde se moque ouvertement de son ami en qualifiant ce désir de femme stupide de "marotte". L'antithèse entre "une laide bien sotte" et "fort belle avec beaucoup d'esprit" révèle l'absurdité des préférences d'Arnolphe. Pour lui, seule "l'honnêteté suffit" - comprendre la fidélité à tout prix.
💡 Question à te poser : En quoi cette vision du mariage était-elle déjà considérée comme archaïque même au 17ème siècle ?
Molière utilise ce dialogue pour dénoncer la domination masculine et questionner le rôle social des femmes. Arnolphe, avec son obsession pour la fidélité et sa peur maladive d'être trompé, devient le parfait contre-exemple du mari raisonnable. Sa personnalité autoritaire et ses raisonnements absurdes le transforment en personnage comique dont le spectateur peut se moquer librement.