Mouvement 3 : L'aliénation totale du joueur
Balzac radicalise ici son propos en montrant l'aliénation complète du joueur. Dès qu'il approche du "tapis vert", ce dernier perd toute autonomie : "votre chapeau ne vous appartient pas plus que vous ne vous appartenez à vous-même".
Cette dépossession progressive s'étend à tout : "vous êtes au jeu, vous, votre fortune, votre coiffe, votre canne et votre manteau". L'énumération révèle comment le jeu absorbe l'individu dans sa totalité, de sa personne à ses biens les plus insignifiants.
Le jeu devient une entité vivante et maléfique qui "démontre par une atroce épigramme en action" sa cruauté. Cette personnification transforme le hasard en force consciente et sadique qui se moque de ses victimes.
L'ironie ultime : après avoir tout pris, le jeu "restitue" les objets matériels devenus inutiles. Le joueur récupère ses affaires mais a perdu son âme, sa dignité, son humanité même.
Analyse : Balzac montre que le véritable enjeu du jeu n'est pas l'argent mais l'âme humaine elle-même.