Analyse détaillée du texte et des procédés
Le premier quatrain nous plonge immédiatement dans l'univers du poète vagabond. L'énonciation à la première personne ("Je m'en allais") et les imparfaits créent une atmosphère intime et continue. Les "poches crevées" et le "paletot idéal" transforment la pauvreté en beauté poétique.
Le deuxième quatrain développe cette transformation avec la métaphore du "Petit-Poucet rêveur" qui égraine des rimes au lieu de miettes. La Grande-Ourse devient son auberge, montrant comment la nature remplace le confort bourgeois. L'onomatopée "frou-frou" surprend dans ce registre lyrique mais évoque la délicatesse.
Les tercets prolongent cette intimité avec la nature grâce aux synesthésies qui mêlent sensations auditives, tactiles et gustatives. Les "gouttes de rosée" suggèrent un baptême poétique, tandis que la fin sur "un pied près de mon cœur" unit le prosaïque (les souliers blessés) au sublime (le cœur du poète).
Astuce d'analyse : Repère comment Rimbaud mélange constamment registre familier et lyrique - c'est sa signature stylistique !