Analyse détaillée du texte
Le poème s'ouvre sur un mouvement de liberté ("Je m'en allais") qui caractérise toute l'œuvre de Rimbaud. Les détails concrets de la pauvreté (poches crevées, paletot idéal) contrastent avec l'invocation à la Muse, créant un mélange saisissant entre trivial et noble.
Rimbaud mélange les registres : du familier ("Oh ! là ! là !") au soutenu (références à la mythologie). Cette diversité tonale brise les conventions poétiques traditionnelles et crée un style unique.
La métaphore du Petit-Poucet transforme le poète en personnage de conte, semant des rimes au lieu de cailloux. L'univers devient fantastique : l'auberge devient la Grande-Ourse, les étoiles font "frou-frou".
Le poème se clôt sur une image surprenante : les élastiques des souliers comparés à des lyres. Cette dissonance entre l'objet banal et l'instrument noble résume parfaitement l'esthétique rimbaldienne qui transforme le quotidien en poésie.
💡 À retenir : Le dernier vers unit symboliquement pied (errance) et cœur (amour de la poésie), synthèse parfaite des deux thèmes du poème.