Le tableau final : entre lyrisme et dérision
Le poète "rimant" parmi les "ombres fantastiques" adopte d'abord la posture romantique classique du créateur solitaire et nocturne. Ce monde devient magique, fantomatique.
Mais la comparaison finale casse tout : les lacets ("élastiques") deviennent des "lyres" ! Cette rime étrange ridiculise l'instrument noble de la poésie lyrique par ce rapprochement trivial.
Les "souliers blessés" font écho aux "poches crevées" - tout est usé, troué par l'errance. Le double sens de "pied" (membre du corps ET unité poétique) joue sur la désinvolture physique et l'innovation formelle.
La conclusion ? Cette "bohème" personnelle exprime l'amour fou de la liberté et le mépris des conventions. Comme dans "Le Bateau ivre", la poésie liée à la fugue devient une expérience de dérive créatrice.
💡 Génie de Rimbaud : Il révolutionne la poésie en mélangeant le trivial et le noble - ses lacets valent toutes les lyres antiques !