Deuxième mouvement : La polémique de l'industrialisation
Dans cette section, Victor Hugo intensifie sa critique de l'industrialisation en transformant l'image de l'usine, symbole du progrès, en une vision cauchemardesque. Le poète utilise des techniques littéraires puissantes pour dénoncer les effets déshumanisants de l'industrie sur les enfants.
Hugo compare l'usine à une prison, comme l'illustre le vers "Dans la même prison, le même mouvement". Cette métaphore souligne l'enfermement et l'aliénation des jeunes travailleurs.
Highlight: La transformation de l'usine en prison symbolise la perte de liberté et d'innocence des enfants travailleurs.
Le poète va plus loin en dépeignant l'usine comme une machine monstrueuse. Il emploie un registre fantastique et un champ lexical de la monstruosité :
Vocabulary:
- "Machine sombre"
- "Monstre hideux"
- "dents"
- "enfer"
Cette personnification de l'usine en monstre dévoreur d'enfants renforce l'horreur de la situation et l'incompatibilité entre l'innocence de l'enfance et la brutalité de l'industrie.
Hugo utilise des antithèses frappantes pour souligner ce contraste :
- "Innocents/bagne"
- "anges/enfer"
Le vers 10, "Ils travaillent, tout est d'airain, tout est de fer", fait référence à l'âge de fer, symbole de décadence, en opposition à l'âge d'or mythique. Cette allusion renforce l'idée que l'ère industrielle, loin d'être un progrès, représente une régression morale.
Quote: "Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue"
L'allitération en "j" dans ce vers accentue la monotonie et la déshumanisation du monde industriel. Hugo suggère même l'image de la mort avec la métaphore "quelle pâleur! La cendre est sur leur joue".
Cette partie du poème "Melancholia" transforme ainsi la vision du progrès industriel en un tableau sombre et accusateur, préparant le terrain pour la dénonciation directe qui suit.