Premier mouvement : Le tableau tragique du travail des enfants
Dans cette partie initiale, Victor Hugo dresse un portrait saisissant des enfants travailleurs. Le poète utilise des techniques rhétoriques et stylistiques pour éveiller l'empathie du lecteur et dénoncer les conditions de travail inhumaines.
Le poème s'ouvre sur trois questions rhétoriques qui interrogent la place des enfants dans la société industrielle. Hugo emploie un champ lexical du mouvement "cheminer","vont","s′envont" pour donner l'impression d'une enquête en temps réel sur les conditions de travail.
Example: "Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?"
Le poète accentue le pathos en utilisant des périphrases comme "ces doux êtres pensifs" et "ces filles de huit ans" pour souligner la fragilité et l'innocence des enfants. Le choix de l'âge "huit ans" n'est pas anodin, car il correspond à l'âge minimum légal pour travailler en France en 1856, ce qui indigne Hugo.
Highlight: L'utilisation de périphrases et de questions rhétoriques renforce l'impact émotionnel du poème sur le lecteur.
Le texte met en évidence le mal-être physique et moral des enfants travailleurs à travers des termes comme "ne rit", "maigrit", "seules". Le registre tragique est renforcé par une gradation dans la violence qui accentue la vulnérabilité des enfants.
Hugo dénonce également l'aliénation par le travail en utilisant un champ lexical de l'économie et de l'industrie "travailler","quinzeheures","meules","machines". Le travail répétitif est souligné par des expressions de continuité comme "de l'aube au soir" et "éternellement", réduisant les enfants à l'état de machines.
Quote: "Ils travaillent, tout est d'airain, tout est de fer"
Cette première partie établit ainsi le cadre tragique du poème, préparant le lecteur à la critique plus directe de l'industrialisation qui suit.