Première partie : Ophélie dans son écrin naturel
La première partie te plonge directement dans un tableau vivant où Ophélie flotte paisiblement sur l'eau noire. Rimbaud utilise le présent de description pour créer une scène saisissante, presque cinématographique.
Le contraste entre la "blanche Ophélia" et "l'onde calme et noire" frappe immédiatement. Cette blancheur symbolise à la fois la mort, la pureté et l'innocence de celle qui fut victime des querelles royales. La comparaison au "grand lys" élève le personnage au rang royal.
La nature personnifiée joue un rôle central : les étoiles "dorment", le vent "baise" et "déploie", les saules "pleurent". Cette nature compatissante protège Ophélie et lui offre un repos éternel. Les quatre éléments (eau, air, terre, feu) créent une atmosphère mystique autour du personnage.
Le blason anatomique ("ses seins", "son épaule", "son grand front") transforme Ophélie en objet d'art, technique chère aux poètes parnassiens. Le front "rêveur" où "s'inclinent les roseaux" évoque déjà la poésie et fait d'Ophélie le double du poète.
💡 Astuce littéraire : Les allitérations en v et s miment le mouvement de l'eau et du vent, créant une musicalité qui renforce l'atmosphère poétique.