L'éveil lyrique et la dimension romantique
Le troisième mouvement nous emmène sur des "allées tortueuses et irrégulières" - parfait pour se perdre et rêver ! Rousseau change subtilement de pronom : il passe du "je" au "nous", rappelant que cette lettre s'adresse à Julie, sa bien-aimée.
Les guirlandes de vigne forment des "draperies" naturelles, créant un cocon intime pour les amoureux. Cette métaphore textile transforme la nature en décor romantique. Le rythme ternaire ("doux, commode et sec") crée une harmonie parfaite qui berce le lecteur.
Rousseau joue ici le rôle d'un véritable botaniste-poète, créant ce qu'on appelle un "Locus Amoenus" (lieu de plaisir en latin). Son écriture musicale nous transporte dans ce lieu édénique où règnent harmonie et sérénité.
Cette vision s'oppose frontalement à Châteaubriant qui, lui, fait l'éloge de l'Amérique exotique. Rousseau préfère célébrer la beauté de notre nature européenne, accessible et authentique.
À retenir : Ce texte annonce le romantisme en mêlant nature, émotion et critique sociale dans une prose poétique révolutionnaire.