Une attaque virulente contre le pouvoir absolu
Le poème s'ouvre sur une confrontation directe entre le forgeron, symbole du prolétariat, et le roi. Cette mise en scène théâtrale est renforcée par l'utilisation du tutoiement provocateur qui abolit la distance entre le peuple et le monarque.
Rimbaud déploie une verve satirique mordante pour critiquer la monarchie. Il dénonce son opulence excessive à travers un champ lexical de la richesse ("splendide", "dorés", "Louvre") qui contraste avec la misère du peuple. Le système des courtisans est également ridiculisé, ces derniers étant animalisés et comparés à des "paons".
Le poète utilise brillamment l'ironie pour renverser les codes. L'expression "c'est bien" (v.6) est une antiphrase sarcastique qui culmine avec l'image caricaturale du vers 9 "Et ces Messieurs riraient, les reins sur notre tête !", évoquant le tiers état qui porte le poids du clergé et de la noblesse.
À retenir ! Rimbaud transforme l'anecdote historique (un boucher interpellant le roi) en remplaçant le personnage par un forgeron, figure emblématique du travailleur révolutionnaire, pour renforcer la portée symbolique et politique de son texte.