La parodie de l'amour romantique
Rimbaud continue sa déconstruction du romantisme en présentant une nature banalisée. Le ciel devient un simple "chiffon" - fini le sublime romantique !
La rencontre amoureuse est volontairement anti-romantique. La jeune fille n'est qu'une "demoiselle aux petits airs charmants" sous l'autorité paternelle représentée par ce "faux-col effrayant". Rimbaud critique ici la bourgeoisie étouffante.
L'inversion des rôles est frappante : c'est la fille qui mène la danse, "alerte et d'un mouvement vif", tandis que le garçon reste "immensément naïf". Cette modernité casse les codes traditionnels où l'homme était censé être l'initiateur.
Le dernier mouvement révèle la dimension cyclique du poème. L'amour éphémère se termine par une rupture, et le héros retourne aux "cafés éclatants" - la boucle est bouclée. Les "bocks et de la limonade" du début deviennent "des bocks ou de la limonade" - ce petit changement de préposition montre que l'expérience a tout de même marqué le personnage.
L'astuce de Rimbaud : Il transforme le lyrisme traditionnel en lyrisme moderne grâce à cette structure en miroir qui donne une dimension alchimique au poème.