Analyse des deux quatrains
Le premier quatrain nous emmène dans une promenade légère et insouciante. Rimbaud utilise le futur simple pour transformer son désir d'évasion en véritable projet. L'assonance en "é" et "è" crée cette mélodie douce qui accompagne ses pas.
Regarde la progression des verbes : "j'irai", "j'en sentirai", "je laisserai". On passe de l'action à la sensation, puis à l'abandon total. Le poète se dévêt progressivement (pieds nus, tête nue) pour mieux s'abandonner à la nature.
Le second quatrain va encore plus loin. Les négations "Je ne parlerai pas, je ne penserai rien" marquent un rejet radical de la raison au profit des sensations pures. La comparaison avec le bohémien révèle son désir profond de liberté sociale.
La métaphore finale est géniale : la nature devient une femme aimante. Cette personnification féminine de la nature transforme l'expérience poétique en extase amoureuse, harmonieuse et réciproque.
💡 À retenir : La progression du poème va de l'évasion physique à l'extase spirituelle, en passant par l'abandon total aux sensations naturelles.