Les grands thèmes des Cahiers de Douai
La nature devient chez Rimbaud une figure maternelle bienveillante, opposée à sa vraie mère. Il décrit une symbiose sensuelle avec le monde naturel : "j'en sentirai la fraîcheur", "Mon auberge était à la Grande-Ourse". Cette nature remplace l'affection familiale qui lui manque.
Le désir amoureux traverse l'œuvre avec les premiers émois de l'adolescence. Dans "Première soirée" ou "Rêvé pour l'hiver", Rimbaud oscille constamment entre réalité et fantasme amoureux. Ces expériences restent souvent inachevées, comme dans "Au cabaret-vert" où la femme disparaît mystérieusement.
La critique sociale vise particulièrement la bourgeoisie avec un vocabulaire de l'étouffement : "étranglent", "bouffent". Rimbaud dresse le portrait d'une élite "pédante et autosatisfaite" obsédée par l'argent ("rentes", "bureaux"). Sa révolte politique s'exprime aussi contre Napoléon III, qu'il moque comme "raide sur son dada".
Style caractéristique : Écriture lyrique à la première personne, exclamations expressives ("Nuit de juin ! 17 ans !"), hyperboles et apostrophes pour traduire l'intensité émotionnelle de l'adolescence.