La rencontre avec l'esclave de Surinam
Après avoir quitté l'Eldorado, Candide et Cacambo se dirigent vers Surinam, colonie hollandaise, avec l'espoir de retrouver Cunégonde. Le contraste est saisissant entre leur rêve de "félicité" et la réalité brutale qu'ils découvrent en rencontrant un esclave noir dans un état pitoyable.
La description de cet homme est sobre mais poignante : "étendu par terre", il lui "manquait la jambe gauche et la main droite". Voltaire utilise l'adverbe négatif "ne...que" pour amplifier le dénuement de ce "pauvre homme", expression qui porte à la fois un sens matériel et affectif.
La réaction de Candide est immédiate et émotive, comme le montrent les tournures interrogatives et exclamatives : "Eh! mon Dieu! [...] où je te vois?". Cette spontanéité révèle sa sensibilité face à la souffrance d'autrui, trait constant de son caractère.
💡 À noter : L'esclave mentionne son maître "monsieur Vanderdendur, le fameux négociant" - un nom qui n'est pas anodin ! "Vander" évoque le mot "vendeur" en hollandais, tandis que "dendur" suggère "dent dure", illustrant la cruauté du personnage par une fantaisie verbale typique de Voltaire.