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Commentaire du texte "elle se retrouvait dans les lectures de sa jeunesse" Madame Bovary

12/12/2021

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CORRECTION DU COMMENTAIRE COMPOSÉ : Madame Bovary de
Gustave Flaubert (texte dans la dernière page)
Les romanciers réalistes veillent à retr
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CORRECTION DU COMMENTAIRE COMPOSÉ : Madame Bovary de Gustave Flaubert (texte dans la dernière page) Les romanciers réalistes veillent à retranscrire les épisodes de la réalité contemporaine de manière à donner une lecture fine et complète de la société qui les entoure. Dans ce souci d'exhaustivité, les divertissements à la mode n'échappent pas à leur analyse. Effectivement, nous retrouvons Emma le personnage éponyme de Madame Bovary à l'opéra et c'est l'occasion pour Flaubert dans cet extrait de s'amuser à décrire non seulement les caractéristiques de ce spectacle de province mais aussi l'enthousiasme d'Emma qui vibre d'émotion et croit participer à un grand moment lyrique. Nous verrons comment cet épisode particulièrement détaillé met en valeur la sentimentalité d'Emma et son inaptitude à prendre du recul par rapport à la représentation idéalisée des sentiments. Pour cela, nous montrerons dans un premier temps que cette jeune provinciale s'identifie complètement au spectacle auquel elle assiste mais dans un deuxième temps nous veillerons à mettre en lumière le regard ironique du narrateur qui se moque de cette représentation. I. Identification complète d'Emma avec le spectacle d'opéra 1) Intériorisation du spectacle : Emma ne se contente pas d'assister au spectacle, elle le vit intimement avec intensité. -champ lexical de la répétition qui donne l'impression d'un écho entre le spectacle et la vie. << elle se retrouvait,...

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elle reconnaissait, lui revenait » : le préfixe répétitif donne vraiment la sensation d'union avec son passé << le retentissement » ce substantif montre combien Emma entre en résonnance avec le spectacle. - importance des constructions pronominales réfléchies qui donnent ce sentiment d'identification. Elle est à la fois sujet et objet de son émotion artistique << elle se retrouvait dans les lectures de la jeunesse >> << elle se laissait aller au bercement des mélodies >> << et se sentait elle-même vibrer de tous son être >> << Emma se penchait pour le voir >> << Elle s'emplissait le cœur de ses lamentations >> - La comparaison rend aussi palpable cette identification. <<vibrer de tout son être comme si les archets des violons se fussent promenés sur ses nerfs >> → Emma devient un instrument qui fait partie intégrante de l'orchestre. → reprise du même vocabulaire pour les sons des instruments et les émotions de son cœur << La vibration des derniers accords » prise au sens propre est utilisée pour Emma au sens figuré. << Emma de même aurait voulu fuyant la vie s'envoler dans une étreinte » fait écho à « elle demandait des ailes >> → la locution adverbiale « de même » insiste sur cette adéquation entre le spectacle et la spectatrice → l'emploi du conditionnel passé exprime un regret inextinguible de ne pas vivre dans cette illusion, mais souligne aussi l'imaginaire qui prend le dessus sur la réalité. 2) Confusion entre la réalité et la fiction. - perte des repères spatio-temporels : importance du retour en arrière << Elle se retrouvait dans les lectures de la jeunesse, en plein Walter Scott >> Confusion entre le décor sur scène et la fiction romanesque connue << il lui semblait entendre, à travers le brouillard, le son des cornemuses écossaises se répéter sur les bruyères >> Confusion entre le décor et la réalité << on entendit un flûte qui faisait comme un murmure de fontaine ou comme un gazouillement d'oiseau >> 3) Emma perd la conscience de ce qu'elle fait et du lieu où elle se trouve. → tous les sens sont mis à contribution et sont tendus comme une corde prête à se rompre << il lui semblait entendre à travers le brouillard le son des cornemuses «<: hallucination auditive << elle suivait l'intrigue phrase à phrase » Emma murmure et répète les paroles des airs sans s'en rendre compte << elle se laissait aller au bercement des mélodies»> Cette expression peut sous-entendre qu'elle rythme la mélodie par des balancements de son corps << elle n'avait pas d'yeux pour contempler les costumes... » : la construction négative souligne que sa vue ne suffit pas à tout percevoir comme si ses sens étaient insuffisants << égratignant avec ses ongles le velours de la loge » : perte de la conscience de ce qu'elle fait. Le plaisir esthétique est décrit vraiment comme la volupté dans l'amour. La jouissance intellectuelle est aussi forte que la jouissance physique << Emma jeta un cri aigu qui se confondit avec la vibration des derniers accords » : l'adjectif << aigu »> insiste sur la pulsion de plaisir qu'elle ne parvient plus à maîtriser → tout le texte est construit pour parvenir à ce paroxysme de plaisir Phrase de transition : L'émotion d'Emma est telle qu'elle ne parvient pas à porter un jugement de valeur rationnel sur le spectacle auquel elle assiste, or tout sonne faux et le narrateur omniscient se charge par son ironie de nous faire ressentir le ridicule et l'amateurisme de cet opéra de province. II Le regard ironique du narrateur qui décrypte la médiocrité du spectacle. 1) l'orchestre ressemble plus à une fanfare qu'à un orchestre symphonique La disharmonie de l'orchestre avant la représentation est confirmée ensuite par l'expression << sous les rafales de musique » le terme très violent de rafale qui fait penser à la tempête donne à la mélodie un aspect violent et agressif peu propre à l'émotion. → l'accumulation initiale de participes présents donne cette idée de l'excès disharmonieux et de brouhaha. << Ce fut d'abord un long charivari de basses ronflant de violons grinçant de pistons trompettant de flûtes et de flageolets qui piaulaient >> 2) Décor kitsch de mauvaise qualité : décor typiquement romantique mais qui sonne faux et qui paraît complètement gratuit << c'était le carrefour d'un bois avec une fontaine à gauche ombragée par un chêne >> Mais surtout ce décor paraît artificiel et de mauvaise qualité << les arbres peints qui tremblaient quand on marchait » : l'illusion est impossible, il n'y a que l'ingénuité d'Emma qui puisse lui faire croire à ce décor de carton pâte. 3) Costumes e mauvais goût car stéréotypés. << des seigneurs le plaids sur l'épaule >> << les toques de velours, les manteaux, les épées, toutes ces imaginations >> << un écuyer vert >> << un petit poignard ciselé lui battait sur la cuisse gauche >> → volonté de faire couleur locale, mais les choix sont exagérés et donc ridicules Le terme << imaginations » est une critique du narrateur qui dénonce les lieux communs véhiculés par ce genre de spectacles. 4) Les artistes surjouent et exagèrent : excès des gestes pour renforcer l'expressivité des personnages. << en levant au ciel ses deux bras » c'est le détail des deux bras qui montre l'exagération << une jeune femme s'avança en jetant une bourse. >> Le jeu de scène le plus ridicule est celui d'Edgard Lagardy qui tombe dans la caricature de l'amoureux transi. << Il pressait Lucie dans ses bras, il la quittait, il revenait, il semblait désespéré » : la juxtaposition d'actions contraires vidées de tout contenu produit un effet ridicule et même grotesque. Lucie paraît ballottée entre les bras de cet artiste qui la secoue dans tous les sens. 5) les solistes chantent mal ou au moins ont du mal à exécuter leur solo << Lucie entama d'un air brave sa cavatine en sol majeur «<: l'adjectif brave sous-entend que ce solo non maîtrisé est plein de dangers et donc de fausses notes. << il avait des éclats de colère puis des râles élégiaques d'une douceur infinie >> → l'oxymore et la succession d'émotions antagonistes donnent l'impression que le ténor beugle au lieu de chanter. Il force sa voix pour réussir à exécuter les passages qui le mettent en difficulté. D'ailleurs, la comparaison qui suit souligne surtout la cacophonie de l'ensemble << de ces lamentations qui se traînaient (...) comme des cris de naufragés dans le tumulte d'une tempête » : le ténor pousse tellement sa voix qu'il semble mourir à chaque note, le champ lexical de la mort le confirme et la mélodie est associée au déchaînement d'une tempête. Le résultat est donc catastrophique. 6) Le ténor vedette est vraiment tourné en ridicule. a) par son nom de scène Edgar Lagardy: la répétition des mêmes sons et leur inversion entre le prénom et le nom trahissent une volonté de rester dans l'oreille des femmes qui l'écoutent, mais le résultat est plutôt malheureux b) description physique désastreuse : le personnage est empâté et semble déborder dans son costume. L'expression « était prise » donne l'impression qu'il est engoncé dans son costume et que ses gestes sont entravés. << sa taille vigoureuse était prise dans un pourpoint de couleur brune >> c)ce ténor accumule tous les tics des mauvais comédiens << il roulait des regards langoureusement en découvrant ses dents blanches » le sourire forcé se transforme en rictus carnassier avec l'expression « en découvrant » et le regard amoureux tombe dans la parodie la plus grossière avec le verbe << roulait »>. La conclusion du narrateur est sans appel importance des comparaisons de supériorité qui ne visent qu'à mettre en valeur les défauts de cet artiste raté << plus de tempérament que d'intelligence et plus d'emphase que de lyrisme >> En d'autres termes ce ténor a réussi au culot et ce n'est qu'un vulgaire chanteur de salle de bains. d) ridicule des substituts nominaux choisis pour le désigner: termes volontairement péjoratifs qui font de ce chanteur un réel imposteur. Il n'est finalement qu'un chanteur d'opérettes. << cabotin diplomate » mauvais comédien qui surjoue << Un bel organe » ridicule de l'expression qui le réduit à des cordes vocales << cette admirable nature de charlatan où il y avait du coiffeur et du toréador » référence au Barbier de Séville de Rossini 1813 mais avec Edgard Lagardy cela devient une espagnolade déplacée et hors-sujet puisque le début de l'opéra évoquait plutôt une lande écossaise. e) ridicule du mythe qui l'entoure : analepse qui résume son passé peu glorieux et qui annonce la goujaterie de Rodolphe ou de Léon tous deux amants d'Emma. << radoubait des chaloupes »: il était un simple pêcheur << une princesse polonaise(...) s'était ruinée à cause de lui » séducteur qui réussit par les femmes << il l'avait planté là ». la violence du terme planter montre bien la goujaterie du personnage qui profite de ses succès féminins sans vergogne et d'une manière totalement vénale. Ainsi, au spectacle comme dans la vie réelle Emma se laisse berner par des apparences trompeuses. Elle croit assister à un grand opéra digne des scènes parisiennes et l'amateurisme transparaît dans chaque détail. On comprend mieux alors pourquoi l'auteur s'attarde tellement sur cette représentation. Emma trahit dans cet extrait un tel besoin d'élan romantique que le premier Edgard Lagardy qui croisera sa route n'aura aucune difficulté à la séduire et à la rendre malheureuse. Le personnage de Madame Bovary symbolise tellement bien cette sentimentalité candide et douloureuse qu'on a fini par parler de bovarysme pour désigner ce goût d'absolu que la réalité ne peut que trahir. Autre ouverture possible : Balzac de son côté se servira aussi des spectacles dramatiques pour montrer que le spectacle se joue aussi bien sur scène que dans la salle et dans le roman intitulé Le Père Goriot Rastignac s'y rendra avec Delphine de Nucingen non pas tant pour s'émouvoir des sentiments joués sur scène que pour asseoir sa notoriété et sa réussite dans le grand monde. AUTRES PROBLÉMATIQUES POSSIBLES. Nous nous demanderons dans quelle mesure le narrateur cherche indirectement à se moquer de la naïveté d'Emma. Nous montrerons en quoi cet extrait est une satire de la société Nous montrerons comment Flaubert critique la société de son époque dans cet extrait. Elle se retrouvait dans les lectures de sa jeunesse, en plein Walter Scott. Il lui semblait entendre, à travers le brouillard, le son des cornemuses écossaises se répéter sur les bruyères. D'ailleurs, le souvenir du roman facilitant l'intelligence du libretto, elle suivait l'intrigue phrase à phrase, tandis que d'insaissables pensées qui lui revenaient se dispersaient aussitôt sous les rafales de la musique. Elle se laissait aller au bercement des mélodies et se sentait elle-même vibrer de tout son être, comme si les archets des violons se fussent promenés sur ses nerfs. Elle n'avait pas assez d'yeux pour contempler les costumes, les décors, les personnages, les arbres peints qui tremblaient quand on marchait, et les toques de velours, les manteaux, les épées, toutes ces imaginations qui s'agitaient dans l'harmonie comme dans l'atmosphère d'un autre monde. Mais une jeune femme s'avança en jetant une bourse à un écuyer vert. Elle resta seule, et alors on entendit une flûte qui faisait comme un murmure de fontaine et comme des gazouillements d'oiseau. Lucie entama d'un air brave sa cavatine en sol majeur ; elle se plaignait d'amour, elle demandait des ailes; Emma, de même, aurait voulu, fuyant la vie, s'envoler dans une étreinte. Tout à coup, Edgar Lagardy parut. Il avait une de ces pâleurs splendides qui donnent quelque chose de la majesté des marbres aux races ardentes du Midi. Sa taille vigoureuse était prise dans un pourpoint de couleur brune ; un petit poignard ciselé lui battait sur la cuisse gauche, et il roulait des regards langoureusement, en découvrant ses dents blanches. On disait qu'une princesse polonaise, l'écoutant un soir chanter sur la plage de Biarritz, où il radoubait des chaloupes, en était devenue amoureuse. Elle s'était ruinée à cause de lui. Il l'avait plantée là pour d'autres femmes ; et cette célébrité sentimentale ne laissait pas que de servir à sa réputation artistique. Le cabotin diplomate avait même soin de faire toujours glisser dans les réclames une phrase poétique sur la fascination de sa personne et la sensibilité de son âme. Un bel organe, un imperturbable aplomb, plus de tempérament que d'intelligence et d'emphase que de lyrisme, achevaient de rehausser cette admirable nature de charlatan, où il y avait du coiffeur et du toréador. Dès la première scène, il enthousiasma. Il pressait Lucie dans ses bras, il la quittait, il revenait, il semblait désespéré ; il avait des éclats de colère, puis des râles élégiaques d'une douceur infinie, et les notes s'échappaient de son cou nu, pleines de sanglots et de baisers. Emma se penchait pour le voir, égratignant avec ses ongles le velours de sa loge. Elle s'emplissait le eur de ces lamentations mélodieuses qui se traînaient à l'accompagnement des contrebasses, comme des cris de naufragés dans le tumulte d'une tempête. Elle reconnaissait tous les enivrements et les angoisses dont elle avait manqué mourir. La voix de la chanteuse ne lui semblait être que le retentissement de sa conscience, et cette illusion qui la charmait quelque chose même de sa vie. Mais personne sur la terre ne l'avait aimée d'un pareil amour. Il ne pleurait pas comme Edgar, le dernier soir, au clair de lune, lorsqu'ils se disaient : << A demain ! à demain !... » La salle craquait sous les bravos; on recommença la strette entière ; les amoureux parlaient des fleurs de leur tombe, de serments, d'exil, de fatalité, d'espérances, et quand ils poussèrent l'adieu final, Emma jeta un cri aigu, qui se confondit avec la vibration des derniers accords.