Le barbare créateur
Sylvain Tesson a raison : Rimbaud est bien un "barbare" au sens noble du terme. Il refuse les valeurs bourgeoises, fuit les conventions et assume totalement sa marginalité.
Ses bagarres, ses fugues, le futur coup de feu sur Verlaine : tout confirme son côté "mauvais garçon". Sa participation au cercle des "zutistes" à Paris révèle sa soif de provocation. Ces poètes crient "Zut !" à la société et excellent dans l'irrévérence.
Sa destruction des codes poétiques classiques est méthodique. Il massacre les mythes antiques dans "Vénus Anadyomène", casse l'alexandrin traditionnel et mélange tous les registres de langue.
Mais détruire ne suffit pas : il bâtit du nouveau. Sa poésie moderne mêle le quotidien le plus banal aux références savantes. Cette langue composite, qui va du régionalisme à la mythologie, invente une modernité poétique révolutionnaire.
À retenir : Rimbaud détruit l'ancien ordre poétique pour créer une esthétique moderne. Sa "barbarie" est en fait une forme de génie créateur.