Le mensonge comme miroir de l'art
Finalement, Dorante transforme ses mensonges en véritable spectacle. Ses histoires nous sortent de notre quotidien morne pour nous emmener dans un monde embelli, exactement comme le fait le théâtre.
Quand il décrit son festin imaginaire ou ses prouesses militaires, Dorante "change d'un seul mot la tempête en bonace". Il révèle le pouvoir créateur de l'imagination - cette capacité qu'a l'art de transformer le réel.
Contrairement à Tartuffe où le mensonge ne fait que nuire, ici il a une fonction esthétique. Les bobards de Dorante nous interrogent sur la nature même de l'art : doit-il refléter fidèlement la réalité ou peut-il, comme nos mensonges, la magnifier ?
La pièce se termine d'ailleurs sur une invitation à mentir du valet - comme si Corneille nous disait que l'illusion théâtrale est un mensonge nécessaire et beau.
💡 Réflexion finale : Le Menteur nous montre que l'art et le mensonge partagent le même pouvoir : créer des mondes qui nous font rêver.