Les ressorts comiques et l'art de la parole
"Les Fausses Confidences" emploie différents procédés comiques qui enrichissent la théâtralité. Le comique de mots apparaît dans les insultes adressées à Dorante ("le sot", "imbécile") ou dans les répétitions du verbe "donner" qui soulignent l'incompréhension d'Arlequin. Le comique de situation naît quand Dorante refuse les 15 000 livres de rente proposées par M. Rémy alors qu'il espère en obtenir 50 000 en épousant Araminte.
L'influence de la Commedia dell'Arte est visible à travers le personnage d'Arlequin, valet maladroit uniquement intéressé par l'argent. À l'opposé, Dubois est le cerveau qui fait progresser l'intrigue. Cette opposition crée un contraste comique efficace et rythme l'action.
L'art de la parole, ou "marivaudage", est au cœur de la pièce. Chaque personnage possède son propre style linguistique : Mme Argante s'exprime à l'impératif, Dubois utilise l'ironie et des questions rhétoriques, tandis que le Comte adopte un langage maniéré qui lui nuit auprès d'Araminte. Cette diversité langagière révèle les rapports de pouvoir entre les personnages.
Le véritable stratagème de Marivaux est de montrer que la vérité des sentiments se dérobe constamment. Paradoxalement, c'est à travers ces jeux de masques et de ruses que la vérité des cœurs finit par se révéler. La pièce propose ainsi une réflexion sur la sincérité dans les relations amoureuses et sur les contraintes sociales qui pèsent sur le mariage.
💭 Question à approfondir : En quoi les stratagèmes utilisés dans "Les Fausses Confidences" révèlent-ils la complexité des relations sociales et amoureuses au XVIIIe siècle?