La poésie des faiblesses humaines
Paris, avec sa saleté et ses paysages urbains défigurés, devient sous la plume de Baudelaire un symbole de cette laideur qui peut être transfigurée. Dans "Le Cygne" et d'autres poèmes des "Tableaux parisiens", la ville est présentée comme un espace de désolation qui pourtant inspire la création poétique.
La faiblesse morale et mentale de l'être humain est un thème central du recueil. L'ennui, présenté dès le prologue comme l'ennemi commun de l'humanité, revient constamment dans "Les Fleurs du mal". Cette mélancolie profonde, ce "spleen" baudelairien, devient paradoxalement source d'inspiration.
Les faiblesses humaines sont explorées sans complaisance, comme dans "Le vin des chiffonniers" où les hommes cherchent dans l'ivresse un échappatoire à leurs "chagrins de ménage". Baudelaire y dépeint une "humanité frivole" écrasée par le poids de l'existence quotidienne.
Attention ! La représentation des femmes dans "Les Fleurs du mal" est souvent controversée. Baudelaire leur attribue fréquemment des caractéristiques ambivalentes, à la fois séductrices et menaçantes.
La femme occupe une place particulière dans cette galerie des faiblesses humaines. Souvent comparée à des créatures perfides comme dans "Le serpent qui danse", elle incarne pour Baudelaire une dualité fascinante. Cette vision complexe, entre attirance et répulsion, illustre parfaitement la capacité du poète à transformer le laid en beau par l'alchimie poétique.